Jean Marie Le Pen, Président du parti politique d'extrême droite "Front National" (FN) le 14 avril 1988 à Lyon. (Photo by Robert DEYRAIL/Gamma-Rapho via Getty Images)

Le 21 avril 2002 a marqué une date charnière dans la politique française d’après-guerre. En allumant leur télévision ce soir-là, les Français ont entendu la nouvelle surprenante que Jean-Marie Le Pen, leader du Front National — un parti comptant un ancien membre de la Waffen SS parmi ses fondateurs — s’était qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle française avec 18 % des voix. Après une carrière politique de 46 ans, Le Pen avait percé les marges pour atteindre le cœur de la vie politique française.
Le Pen est né le 20 juin 1928, dans le village de pêcheurs breton de La-Trinité-sur-Mer. Il a été baptisé « Jean », mais a ensuite ajouté son deuxième prénom « Marie », espérant que la référence à la Vierge attirerait les électeurs catholiques. Les origines familiales étaient modestes : son père était pêcheur, sa mère couturière. Surnommé le « Menhir » — terme celtique désignant un monolithe préhistorique — Le Pen a beaucoup mis en avant ses racines bretonnes. Après tout, qui pourrait être plus « français » qu’une personne enracinée dans le sol de la France ancienne ?
Le père de Le Pen est mort en 1942, lorsque son bateau de pêche a heurté une mine. Bien qu’il s’agisse d’un accident, il a été accordé le statut de celui qui avait « péri pour la France », et son fils est ainsi devenu un « pupille » de la nation. Élève intelligent mais indiscipliné, Jean-Marie a été éduqué dans des écoles publiques et catholiques, avant d’être expulsé de deux d’entre elles. En 1946, il quitte la Bretagne pour étudier le droit à Paris, finançant ses études grâce à de petits emplois. Il découvre rapidement son goût pour la politique en tant qu’activiste étudiant à la tête du « Corpo » — le syndicat des étudiants en droit. À une époque où la politique française était dominée par la gauche, le Corpo était fermement anti-communiste et engagé dans la défense de l’empire. Dès le départ, Le Pen s’est ainsi solidement ancré à droite, nationaliste, sceptique à l’égard du culte de la Résistance et sympathisant du régime de Vichy discrédité.
Beau et séduisant, le jeune Le Pen s’est immergé dans un monde bohème de beuveries, de conquêtes féminines et de fêtes. En 1958, il fut un second dans un duel — l’un des derniers à avoir lieu en France — entre le marquis de Cuevas, un flamboyant impresario de ballet, et le danseur Serge Lifar. Avec Le Pen, la violence n’était jamais bien loin. Les réunions politiques à cette époque dégénéraient fréquemment en affrontements violents, et Jean-Marie était toujours au cœur de l’action. Lorsque Jacques Isorni, l’ancien avocat de la défense du maréchal Pétain, s’est présenté aux élections en 1951, le Corpo de Le Pen faisait partie de sa garde rapprochée, prêt à en découdre avec les opposants politiques. Le Pen n’a jamais totalement abandonné ce style de politique, même après avoir fait son entrée dans le mainstream. En 1997, lorsqu’il soutint la candidature de l’une de ses filles lors d’une élection, Le Pen, âgé de 70 ans, se jeta dans une foule de manifestants et attaqua physiquement un candidat socialiste. « Fuis, espèce de pédé roux ! » s’écria-t-il à l’encontre d’un manifestant. Dans les années 60, lorsqu’il entra en politique, Le Pen s’était forgé une image de menaces romantiques en portant un cache-œil noir. Pendant de nombreuses années, il laissa entendre qu’il avait perdu son œil lors d’une bagarre politique. La réalité plus prosaïque était qu’il avait accidentellement perdu son œil en élevant une tente pour une réunion politique. Plus tard, le cache-œil fut remplacé par un œil en verre, moins intimidant.
Au lieu de s’installer comme avocat après avoir obtenu son diplôme, Le Pen s’engagea dans l’armée pour servir en Indochine française, où son pays luttait contre une insurrection nationaliste soutenue par les communistes. Cela satisfaisait à la fois ses convictions politiques et sa prédilection pour la violence et l’aventure. Mais Le Pen arriva à Saïgon juste après la désastreuse défaite française à Dien Bien Phu, en mai 1954, qui mit effectivement fin aux espoirs français de conserver ses possessions en Asie du Sud-Est. Il retourna en France un an plus tard, amer envers ces politiciens prêts à trahir son empire bien-aimé. Il rejoignit alors Pierre Poujade et son mouvement anti-establishment, qui avait émergé comme une protestation populaire contre les impôts, mais devint rapidement une expression de mécontentements plus larges concernant la modernisation économique et le déclin national perçu.
Le Pen se révéla être un brillant campagneur et un orateur exceptionnellement doué. En janvier 1956, 53 poujadistes furent élus au parlement, parmi lesquels le jeune Jean-Marie, âgé de 25 ans. Lors d’une intervention caractéristique au parlement, il attaqua le politicien de gauche Pierre Mendes France : « Monsieur Mendes France, vous cristallisez en votre personne un certain nombre de répulsions qui sont patriotiques et presque physiques. » Mendes France, un gaulliste pendant la guerre, avait été le premier ministre qui avait mis fin à la présence française en Indochine. Pourtant, la mention par Le Pen de la répulsion « physique » fut largement interprétée comme une allusion antisémite. Il est vrai que les provocations et les insultes de ce genre constituèrent le fonds de commerce du style de Le Pen tout au long de sa carrière.
Se rendant rapidement compte que Poujadé manquait de l’intelligence politique pour capitaliser sur son succès électoral, Le Pen décida de s’engager comme parachutiste en Algérie, où une révolte nationaliste avait éclaté contre la domination française. Ce choix correspondait à nouveau au goût de Le Pen pour l’action et à sa conviction de l’importance de l’empire français. C’était également un excellent moyen pour un parlementaire nouvellement élu de montrer qu’il était prêt à se battre pour son pays. Deux décennies plus tard, les six mois de Le Pen en Afrique du Nord deviendraient controversés lorsqu’il fut accusé de torture. Dès 1956, il avait déclaré au parlement que la torture était « nécessaire et juste ». Dans une interview de 1962, il était sans équivoque : « Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé en Algérie parce qu’il était nécessaire de le faire. »
Cependant, dans les années 1980, Le Pen modifia son discours, passant du « je » au « nous » — affirmant qu’il parlait au nom de l’armée en général plutôt que de lui-même. Néanmoins, des preuves concernant ses activités ont continué à émerger. En 1984, par exemple, un Algérien affirma qu’en tant qu’enfant, il avait été témoin de la torture et de la mort de son père aux mains d’un soldat français. Il produisit ensuite une dague laissée par l’un des meurtriers, gravée des mots « JM Le Pen 1REP ». Les historiens ont également découvert de nombreuses preuves documentaires de l’implication personnelle de Le Pen dans la torture, notamment un rapport de 1957 rédigé par un commissaire de police français. Ne se laissant pas décourager, Le Pen intenta plusieurs procès contre des personnes l’accusant de torture. Il les perdit tous. La conclusion qui s’impose, alors, est que Le Pen était non seulement un tortionnaire, mais aussi un enthousiaste.
Le retour au pouvoir de De Gaulle mena finalement à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Lors des élections parlementaires de cette année-là, Le Pen perdit son siège. En 1965, il devint l’organisateur de la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour, un candidat d’extrême droite se présentant contre De Gaulle à la présidence. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Tixier-Vignancour avait été ministre junior dans le régime de Vichy. Il avait ensuite agi comme avocat de la défense pour plusieurs officiers français ayant tenté un coup d’État contre De Gaulle, espérant qu’un changement de gouvernement à Paris pourrait retarder l’indépendance algérienne.
Le putsch échoua, mais en 1965, Le Pen prouva qu’il était un organisateur dynamique et un brillant stratège. Comme acte préparatoire, il éclipsa le candidat qu’il était censé soutenir. Au final, Tixier ne recueillit que 5 % des voix. Le Pen ressentait, tout comme avec Poujadé, qu’il possédait de plus grandes qualités de leadership que le politicien qu’il avait choisi de servir. Pour le moment, cependant, les perspectives de l’extrême droite étaient au plus bas, et Le Pen gagna sa vie en créant une entreprise produisant des disques de musique militaire et de chants de marche, parmi lesquels figurait le Horst Wessel Lied, un hymne nazi.
Le Pen revint en politique en 1973, en tant que chef du Front National (FN) nouvellement formé, une union de diverses organisations d’extrême droite. Le cerveau derrière cette nouvelle opération était François Duprat, un antisémite virulent et l’un des premiers négationnistes de l’Holocauste en France. Il devint un mentor intellectuel pour Le Pen, et après son assassinat par des rivaux de droite en 1978, Le Pen assista à une cérémonie commémorative annuelle en l’honneur de Duprat. Le Pen fut choisi pour diriger le FN en raison de son passé de député, ce qui lui conférait une aura de respectabilité. Il était également un atout en raison de son vaste carnet d’adresses dans les milieux de droite, tout en n’étant associé à aucun groupe spécifique. Ses compétences oratoires exceptionnelles étaient également un facteur d’attraction.
Le parti FN affirmait soutenir un « renouveau national et social » (redressement) — exactement le terme utilisé par Pétain en 1940 pour décrire sa propre vision pour la France. Lors de l’élection présidentielle de 1974, Le Pen ne recueillit que 191 000 voix (0,75 %). En 1981, il ne parvint même pas à obtenir suffisamment de signatures pour se qualifier. Bien qu’il fût encore politiquement marginal, la situation personnelle de Le Pen changea radicalement en 1976 lorsqu’il hérita d’une fortune colossale de l’industriel de droite Hubert Lambert. Le testament fut contesté sans succès par la famille Lambert, et Le Pen emménagea dans une somptueuse résidence. Quelques mois plus tard, la maison subit une attaque à la bombe massive. L’attentat était probablement l’œuvre d’une faction rivale d’extrême droite, bien qu’il soit plus probablement lié à l’héritage contesté. Quoi qu’il en soit, cette richesse nouvelle conféra à Le Pen une indépendance politique, et le FN devint pratiquement l’affaire familiale de Le Pen.
Politiquement, aussi, sa situation était sur le point de changer. À partir du milieu des années soixante-dix, le boom économique d’après-guerre commença à ralentir. En réponse, Le Pen déplaça sa rhétorique de la nostalgie impériale et de l’anticommunisme vers un nouveau thème : l’immigration. « Un million de chômeurs équivaut à un million de trop d’immigrés », devint l’un de ses nouveaux slogans. Le Pen affirma également que les étrangers étaient responsables des hausses présumées de la délinquance et de la criminalité. Sa percée politique survint lors des élections municipales de 1983, lorsqu’un candidat du FN fut élu à la municipalité de Dreux, près de Paris. Lors des élections européennes de l’année suivante, le FN obtint 11 % des voix. Soudainement, Le Pen était devenu une figure nationale. Invité pour la première fois à s’exprimer à la télévision, il s’avéra aussi efficace sur le petit écran qu’en public : son éloquence truculente était un contraste rafraîchissant avec les prestations plus lisses de la plupart des politiciens. Le FN reçut un nouvel élan en 1986, lorsque le président socialiste François Mitterrand, anticipant une probable défaite lors des prochaines élections parlementaires, décida d’introduire la représentation proportionnelle afin de diviser le vote de droite. Lors de ces élections, le FN obtint 35 sièges. Le Pen fit son retour au parlement pour la première fois depuis 1962.
Il chercha désormais à se donner une stature internationale. Il fut photographié en train de rencontrer Ronald Reagan en 1987, puis rendit visite à Saddam Hussein en Irak en 1990. Il développa également des liens avec Sung Myung Moon, le leader coréen d’une secte anticommuniste, qui finança ses campagnes. La propagande du FN mit également en avant la famille Le Pen, présentant le père breton avec sa femme Pierrette et leurs trois filles blondes aux yeux bleus. Cette image de la famille idéale fut brisée, cependant, lorsque le mariage éclata et que Pierrette posa pour Playboy afin d’embarrasser son mari. Les enfants prirent le parti de leur père, et Le Pen se remaria en 1991.
À partir du milieu des années 1980, la montée du FN semblait inexorable. Lors de l’élection présidentielle de 1988, Le Pen obtint 14,4 % des voix, se classant quatrième au premier tour. En 1995, il augmenta légèrement son score, se maintenant à la quatrième position. Lors des élections municipales de 1995, son parti remporta pour la première fois le contrôle de quatre mairies, dont celle de Toulon. Mais bien que Le Pen fût désormais une figure familière de la politique française, il n’avait pas été entièrement apprivoisé. En 1987, lors du procès de Klaus Barbie, Le Pen remit en question l’existence des chambres à gaz nazies. Alors que le “Boucher de Lyon” était jugé, Le Pen qualifia l’Holocauste de « détail » de l’histoire. L’année suivante, il fit une blague de mauvais goût sur les chambres à gaz. Ces opinions exprimaient certes les convictions antisémites de Le Pen, mais elles constituaient aussi des provocations calculées, destinées à maintenir son nom dans l’actualité. Il n’était donc pas surprenant qu’une émission satirique populaire à la télévision le dépeignît comme un vampire.
Certains au Front National commencèrent à se demander si Le Pen était réellement sérieux dans sa quête de pouvoir politique ou s’il se contentait de rester un provocateur éternel. Bruno Mégret, l’un des députés de Le Pen, plaidait pour une alliance avec le centre-droit, au prix d’un adoucissement de certaines de ses positions les plus extrêmes. Mégret n’était pas un modéré — c’est lui qui introduisit l’islamophobie dans la rhétorique du FN — mais Le Pen considérait toute contestation de son autorité comme une menace. En expulsant Mégret du parti en 1998, il déclara : « Je tue Brutus avant que Brutus ne me tue ». Mégret emporta avec lui la plupart des infrastructures administratives du FN, et beaucoup pensaient que la carrière politique de Le Pen était terminée. Pourtant, l’élection présidentielle surprise de 2002 changea la donne, lorsque, à la stupéfaction générale, Le Pen battit le candidat socialiste et se qualifia pour le second tour.
Ce résultat inattendu était en partie dû à la division du vote de gauche au premier tour. Cependant, il révélait aussi que Le Pen attirait désormais de nombreux électeurs de la classe ouvrière, d’anciens de gauche qui estimaient que les socialistes ne les représentaient plus. En fin de compte, bien sûr, le choc causé par la percée de Le Pen poussa les politiciens traditionnels à s’allier pour défendre la démocratie. Lors du second tour, Le Pen fut écrasé, améliorant à peine son score du premier tour.
Ce qui semblait être une montée inexorable fut partiellement freinée lors de l’élection présidentielle suivante, en 2007, où le score de Le Pen chuta à 10 % et où il se retrouva en quatrième position au premier tour. Toutefois, ce déclin était en grande partie dû à la stratégie de Nicolas Sarkozy, le candidat victorieux de la droite, qui s’immisça sans vergogne sur le terrain de Le Pen, empruntant les thèmes du FN sur l’identité nationale menacée. Ce qui semblait être un revers pour Le Pen était, en réalité, une victoire idéologique. Comme il l’avait toujours dit, à long terme, les électeurs choisiraient toujours « l’original plutôt que la copie ». Et cette prédiction s’avéra prémonitoire.
Sarkozy gagna en 2007 en grande partie grâce à son image de jeunesse et de dynamisme, tandis que Le Pen, juste avant son quatre-vingtième anniversaire, apparaissait comme une figure du passé. Même lui en prit conscience, et il savait qu’il était temps de passer le flambeau. En 2011, sa fille Marine lui succéda à la tête du parti, tandis que Jean-Marie demeura président d’honneur du FN. Bien qu’elle n’adhérât pas pleinement aux valeurs fondamentales du parti, Marine Le Pen s’attela rapidement à « détoxifier » la marque du FN, en abandonnant les références antisémites et pro-Vichy qui repoussaient une partie de l’électorat. Sa stratégie sembla porter ses fruits : lors de l’élection de 2012, elle obtint 18 %, un score supérieur à tout ce que son père avait réalisé. Cependant, l’incorrigible Jean-Marie, peut-être jaloux du succès de sa fille, refusa de jouer selon les nouvelles règles. En 2015, il accorda une interview où il défendait Philippe Pétain. En réponse, Marine Le Pen l’expulsa du parti. Ce parricide politique marqua la fin de la carrière politique de Jean-Marie Le Pen.
Cependant, le vieux briscard réussit tout de même à faire parler de lui en publiant deux volumes de mémoires. Le premier, paru en 2018, fut un best-seller instantané. Sa publication, juste avant le congrès du Front National, était habilement chronométrée pour causer un maximum d’embarras à sa fille. Ces mémoires réglèrent de nombreux vieux comptes et rendirent un dernier verdict sur Charles de Gaulle. « Un faux grand homme dont le destin était d’aider la France à devenir petite », affirma Le Pen au moment même où Marine s’efforçait de réhabiliter le général en héros national. Peut-être ironiquement, cependant, ces provocations finirent par servir la campagne de Marine, l’aidant à se présenter sous un jour plus modéré — bien qu’il n’y ait aucune raison de penser que cela faisait partie de son plan.
Au cours d’une carrière étonnamment longue — à sa mort, il était le dernier parlementaire survivant de la Quatrième République — Jean-Marie Le Pen contribua à transformer le paysage politique français. Il fut un précurseur du nationalisme populiste et raciste qui, aujourd’hui, constitue une part intégrante de la politique démocratique. Éloquent et brutal, charmant et thug, il incarnait une longue tradition française de politique d’extrême droite. Le pétainisme des années quarante en fut une incarnation, mais Le Pen avait le talent d’adapter cet héritage aux nouvelles réalités des années soixante-dix et au-delà. L’homme peut maintenant être mort, mais le « lépenisme » continue de polluer le sang de la politique de sa nation.
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SubscribeThe second last paragraph is not exaggerated. It hits the nail on the head.
I am just embarrassed at this point! It is starting to look a lot like something very deep is broken and we do not know what it is>
Look at that pictue. A case can be made that most of the trouble through history has been caused by little men.
Macron specializes in embarrassing and destabilizing France.
No perrdon may be ELECTED more than twice. But if election were delayed in 2028, President Trump would continue to bec President. Democrats and neolineral media lack imagination
There is no transplant to remedy that .
God, what a depressing photograph at the top!
Such a pair of lightweights.
Measured, unlike our hyperbolic leaders. Macron and Starmer.are birds of a feather with the fractious temperaments to match. Scholz is yesterday’s.man, and Meloni is staying well out of it. Is this really the best we.can do? They say cometh the moment, cometh the man. Candidly I’m sick and tired of waiting for them to arrive and am certainly not holding my breath.
Maybe Kemi is the man you are waiting for … lol … intended in the same sense of the earlier comment calling for Lammy to sort it out!
Europe is governed by committee. And we all know how well committees work. Especially when the committee is also comprised of pampered, weak, socialists afraid of their own shadow and terrified of free speech, muppets who cry at mean words.
Starmer is a disaster for the UK, too, falls under the description above.
You’re all doomed.
Finally, a voice of reason! Nobody, not Trump or Hegseth or Vance, has said the US is withdrawing from NATO, beyond some vague allusions regarding defense spending levels.
Put bluntly, Europe is geo-strategically useful the the US as it keeps Russia off the Atlantic coast, is a significant economic entity, and as the author says is a bridge to other areas of interest, starting with MENA. But, you can spare us the hollow cant words about “shared values” when EU ministers and national leaders tell the US we must censor our own internal debates.
Regarding Europeans as peacekeepers in Ukraine, claiming something that has absolutely no credibility is not a bargaining chip to trade in return for something else, it just makes you look silly. In the mid-1990s, the European members of NATO were keen to intervene in Serbia, on a very small scale compared to what Ukraine would require, a few regiments, really. Even then, before their Cold War militaries had been abandoned and near NATO’s heart, they were incapable of doing so without US logistics. The European militaries have gotten smaller and weaker since then. To claim the ability to occupy and enforce an enormous front between Ukraine and Russia is obviously silly and nobody who matters is fooled.
A combined European force is a laughable idea. Half would insist on their right to have weekends off, several countries would try to establish dominance, some nations would refuse to be a part of it. Neither Europe nor the EU is united. Countries have their own strategic interests and wholly different approaches about how to deal with a neighbouring bully. Some countries border Russia and are now, with US and various European stances, that they will be left to their own sorry fates by the EU, UK and US. Pity the Baltic states and eastern and Central European nations! Pity is all they will receive until the major Western powers have woken up to the fact that they are repeating the same old mistake of appeasement.
I disagree that this is appeasement from the USA. Russia is not the Soviet Union in scale or capability. The EU has the wealth to build a viable defence if it truly felt threatened.I think Nord Stream 1 was built after the Georgia invasion, and N.S. 2 after the Crimea invasion. I could be wrong on the dates but clearly Germany and others had no problem with Putin back then, and Merkel said as much in her biography…This is an EU problem and the USA has a govt debt problem that needs to be addressed so no spending on a non-NATO problem facilitated by the EU for a long time
If Europe wants to be taken seriously, if it wants to be an actor in its own affairs, Europe must have a leader, not “leaders”. Nothing can have more than one leader and be an entity. Many Lilliputians do not make one Gulliver.
Help! We need Lammy to sort this out!
This is the crucial passage. European leaders have over time allowed themselves to forget two important facts.
First, that without American backing the Russians don’t fear the rest of Europe. Whatever the delusions in Brussels, there simply is no single “Europe” to stand against them. A pan-European force would at best be a coalition of reluctantly willing nations which would find it very difficult to maintain the operational integrity, political will or popular support necessary to conduct a long, drawn-out ground war against a nuclear power.
Second, that keeping the Americans onside requires a degree of, let’s call it, diplomatic flattery to be maintained. There has always been an anti-Atlanticist element on the European left, of course. But over the last two decades dismissiveness about America and their contribution to European security has crept into even mainstream political rhetoric across Western Europe. This was careless at best and recklessly delusional at worst. It could only last so long before the Americans shrugged and said, fine, all yours then.
Now, as someone once said, the air is thick with chickens coming home to roost.
I suspect the plan is to get cheap gas on tap again. Britain perhaps not, because they prefer their citizens and business sector to be bankrupted in order to prosecute a proxy war for the Americans.
Yes, one thing is for sure – the EU is not on our side.
Starmer’s phony tough guy posturing is really effeminate. So much of the British elite is like this.
This was a truly embarrassing intervention by 2tk. Doesn’t he understand that the whole point of the war for the Russians is to keep NATO out of Ukraine? Everyday brings fresh evidence that we’ve elected our very own Biden.
At least he had senility as an excuse.
Leaving the Paris meeting, Chancellor Olaf Scholz of Germany said that a discussion of European troops for Ukraine is “completely premature” and “highly inappropriate” while the war is ongoing.
Why would anyone listen to this guy? On Sunday, he’s history.
The Europeans can cry and pump out anti-US headlines all they want (“The US is trying to divide Europe” was I think the most idiotic this morning -predictably on an Austrian news site – I honestly don’t know why I even bother to look at them anymore): the US want the war ended and simply can’t be messing about waiting for the Europeans to get to a consensus. Which, when they get to it, probably won’t be realistic or useful anyway.
Starmer does come across as pathetic with these promises of troops – but I do still think the role of intermediator between the EU and US is open and necessary.
This is because many Europeans still believe that it’s the EU that has been keeping the peace in Europe all this time: American security guarantees don’t figure that much in their thinking, even among the highly educated. (In fact they’re sometimes even more naive.) So these new developments are literally blowing their minds. Equally, I’m not sure to what extent Americans understand this aspect of the European mindset.
The British – even the pro-EU among you – have never been so romantic about the EU or European security. So I do think the UK government can be useful here as a “translator” of sorts. I think might be a good way of limiting damage to the Transatlantic relationship as I can see now that there is very little understanding of (or will to understand) what the Americans are doing or why, or that they do want the best for us. Just hostile, kneejerk reactions.
You can always tell when Starmer is wrong – his lips move.
He will be remembered not as a futile prime minister but as the man who looked the other way during the rape of 12,000 white girls over a decade and the giant post office scandal.
Starmer would be a great mediator if, and only if,
1) His main aim in life was not to rejoin Europe.
2) He had some character and could use that to impress people. His background means that he needs to define every detail and mediators don’t work in detail, they work in ideas and dreams.
Now the more experienced politicians in Europe will egg him on with nudges and winks to suggest that the UK would be welcomed back into the fold, and send him out to make a fool of himself.
I think you are spot on!
I don’t think anyone wants the UK back inside the EU. In the single market, maybe – but not as a member. Far too much trouble!
I suspect you’re right. EFTA, anyone?
Reading your comment about Scholz being history after Sunday, led me to wonder why Macon called his big meeting for this week rather than next week.
Tentative conclusion–it’s all for show, and was never meant to accomplish anything beyond some photo ops and press statements. As if “soft power” consists of that and need not be backed by anything real.
Sikorski threatening Trump with not getting a Nobel Prize, as if that empty award is really important to the future of America and Trump cares, speaks volumes about the hollow and corrupt European leadership class that cares about personal prestige and wealth, but not about their countries or the people in them. They see Trump, who sacrificed wealth and comfort and prestige–and very nearly his life–because he thinks his country is in trouble and he can help, and they both cannot understand him and see him as a threat if their own people ever notice the difference.
A general comment on the whole charade–it’s almost like 1956, Suez and Hungary, never happened as far as Europe’s (including UK) rulers are concerned. Really, pretty amazing.
I write from Chicago, btw.
The German response shows Starmer does not understand Europe.
But we knew this already. It’s true of all Remainers/Rejoiners.
We’re better off and safer out.
Europe is just one in a long list of things that Starmer doesn’t understand: democracy, economics, Islam …
Let alone Chagos.
You forgot to mention human biology.
Because the establishment are never going to let us find out for ourselves, I don’t know where I stand re your last statement.
However, the first two are absolutely spot on. The level of ignorance of these people is only matched by their emotional incontinence on the subject. They spout borderline nonsense, bearing little or no reality to the more measured tones of those they would have us worship.
Emotional incontinence.
Nice!
Why did Starmer so unnecessarily subject himself to public humiliation by so publicly flying a kite for a UK peacekeeping force backstopped by the USA, something so obviously unacceptable to the USA and Russia even before he opened his mouth?
Starmer and the EU in tandem are slowly adjusting European public opinion to “accept” “irreversible” European weakness. For an elite that actively promotes Global South mass migration as an economic cure for invented economic problems, it makes total sense to adopt the same solution for military defence. But first they need to foster irrefutable “logic” to permit a Global South army to occupy a part of Europe.
And lo and behold, for months the UK Foreign Office and French Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères have been talking about a future European command structure for an army drawn from outside the EU based on experience in Ukraine and peacekeeping missions elsewhere. Globalised mercenaries in all but name.
For Starmer and the EU, it all makes such sense. They are deeply suspicious of Europeans who volunteer to serve, so a Global South army at once relieves them of any dependency on such people and their communities. The financial savings are nice too – these won’t be European-waged soldiers equipped to NATO standards. Any casualties aren’t going to unduly worry European voters, much like Ukraine’s body count hasn’t affected European voters’ support for that conflict. And should a future hypothetical political crisis in a European state “force” the EU to intervene, a non-European army is going to be a much more palatable to deploy… Trebles all round!
Interesting view.
How does this conflict look from the point of view of South America, Africa, and South East Asia?
Is it a top priority? Are they concerned that Russian armies will eventually reach Buenos Aires? Sunak tried to convince African leaders that they were involved in a ‘global war’ against tyranny. A ludicrous suggestion in itself. They ignored him.
As the author says, the EU leaders just had to get together around an antique table in a panelled room under the gaze of old masters and say something in sombre tones to look relevant, as if they were the statesmen of 1914 commanding huge empires and the vast wealth accumulated by thrifty generations. It’s like putting a penny into those Edwardian seaside animatronic amusements on Brighton pier and watching models move to simulate a haunted house or what the butler saw.
An army from elsewhere under a European command structure looks rather colonial. Askaris with British officers.
Great simile at the end of your second paragraph!
Starmer the Stiff would make a half-decent butler, too.
I mostly agree, except where you write that European weakness is inevitable. It seems highly likely, but it is a choice. Europe has the resources in people, wealth, geography, and technology, to be stronger. Compare the EU’s potential to Russia. European elites have so far chosen to be weak–and look likely to continue. But it IS a choice.
What “potential” does Europe have over Russia? There no natural resources over here, the people don’t do anything, there’s no wealth other that what the bond markets provide. Ok, there’s some nice holiday resorts.
Oh, I agree weakness is a choice however, the alternative has a rapidly closing window of opportunity. The halving of Europe’s global economic clout in just a generation and the near destruction of its advanced technology sectors will be very hard to reverse.
Don’t expect civlized behavior as the West understands it from soldiers recruited from the global South to protect Europe.
The EU statelets and other European countries might as well stop pretending to have any influence in this matter. Only after the US, Russia and Ukraine have made their decision, can they join in with the aim of trying to look important.
I wonder if Russia will also insist that Ukraine can’t join the EU … given the endless push for an EU Army by the rapacious EU Commission.
Putin just said it was OK for Ukraine to join the EU, but not NATO. Maybe he read the 2013-4 TAA, half of which is to protect the EU from Ukraine’s cheap food imports. Besides, like almost everybody, he doesn’t really understand the EU. ‘ How many divisions has the Pope?’
From what Putin has said previously, it looks like he thinks it’s just an economic bloc, a common market.
At the same time, how would the EU define Ukraine as a country if there were still Ukrainian territory under Russian occupation? Scotland, like Catalonia, was defined as a region by the EU, not a country.
Being illegally annexed, what status would the EU accord the three Ukrainian oblasts? Would Kiev have to give them up to gain EU membership? Or would the ‘colleagues’ in Brussels have to treat them as breakaway regions, invalidating their exclusion from Ukraine’s EU membership. If Brussels accepted their separation, what might that imply for Catalonia?
If Ukraine did join the EU, it would be a case of exchanging the possibility of once again having a stern master for the certainty of having a more benign one. And instead of being broken up into protectorates the country would retain, well, some sort of sovereignty.