J’ai vu Shlomo Sand parler une fois. C’était lors d’un événement public en 2008, mais je me souviens bien de lui : un homme vaniteux avec une veste en cuir et une manière d’une telle monumentalité d’auto-satisfaction qu’il me rappelait un George Galloway israélien, si une telle chose pouvait exister.
Le livre qu’il promouvait s’appelait L’invention du peuple juif, qui soutenait que le concept de Juifs en tant que peuple distinct avec une lignée, une culture et une patrie communes n’existait pas avant l’arrivée du nationalisme du 19ème siècle. L’exil de l’ancien Israël en 70 après J.-C., un événement central dans la tradition juive, il l’appelait un ‘mythe’. Ces sortes de revendications étaient, écrivait-il, assemblées pour donner au peuple juif une identité nationale cohésive et, inévitablement et de manière ennuyeuse, pour justifier le sionisme.
Laissant de côté le fait que la phrase ‘L’année prochaine à Jérusalem’ (‘L’Shanah Haba’ah B’Yerushalayim‘) — récitée à la fin du Seder de Pessah et de Yom Kippour — date au moins du Moyen Âge, et que le livre était destiné à provoquer, son objectif était clair : la délégitimation de la nationalité juive et, par extension, toute revendication juive sur la terre d’Israël. C’était désespéré ; même le The Guardian’s critique n’était pas convaincu.
Et donc, nous en venons à son dernier livre Israël–Palestine : Fédération ou Apartheid ?. Ici, Sand ‘explore’ deux solutions politiques pour le conflit actuel : une fédération bi-nationale ou ce qu’il appelle une réalité semblable à l’apartheid. Il n’y a, de manière flagrante, aucune option de deux États. L’idée d’un État pour les Juifs, l’État d’Israël, est un non-démarreur.
C’est de ce faux binaire que nous commençons. Ce qui suit est attendu : le premier chapitre s’ouvre avec Sand citant le penseur sioniste de droite Vladimir Jabotinsky, lui permettant de plaider que le sionisme est une entreprise entièrement coloniale. Prédictiblement, il n’y a aucune mention de la présence juive continue dans le pays depuis la défaite du prince juif Simon Bar Kochba en 135 après J.-C. et du fait que, à part une brève période au 18ème siècle, les Palestiniens qui y vivaient le faisaient en tant que sujets de dirigeants étrangers.
Jabotinsky, au fait, est traité de manière plus complète par l’autre historien révisionniste israélien Avi Shlaim, dans son livre Mur de fer. J’ai mes propres problèmes avec le travail de Shlaim, mais c’est un homme inoffensif et doté d’une magnifique chevelure. Une fois, je me suis assis à l’une de ses conférences à l’université, m’émerveillant de la façon dont elle sortait en tire-bouchon de son crâne dans toutes les directions, si blanche et floconneuse que l’on pouvait en remplir une couette.
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