Il aura fallu 10 jours à un haut membre du parti conservateur pour écrire sur le pire résultat aux élections générales de l’histoire du parti. Malheureusement, ce haut membre du parti conservateur est Liz Truss.
La caractéristique la plus évidente de son article pour le Telegraph du dimanche est une absence totale de contrition. On nous fait croire que ses erreurs en tant que Premier ministre ne méritent même pas une mention, encore moins des excuses. Et pourtant, pendant son court mandat au 10 Downing Street, elle réussi à faire paniquer les marchés et a fait chuter les cotes de popularité de son parti.
Néanmoins, cela vaut la peine de passer outre le déni pour se concentrer sur son argument principal, qui est que les Tories ont été « rejetés par un électorat en colère contre trop d’années de gouvernements successifs qui n’ont pas mis en œuvre les politiques des Conservatives. »
En d’autres termes, elle pense que les Tories ont perdu parce qu’ils n’étaient pas assez à droite – et par là elle entend un taux d’imposition faible, peu de réglementation et libertaire. Cependant, on ne peut s’empêcher de remarquer que la part de vote combinée des Conservateurs et de Reform UK était de seulement 38% lors des élections de ce mois-ci. En 2019, lorsque les Conservateurs se sont présentés sur une plateforme ouvertement non-libertaire, ils ont remporté à eux seuls 43,6% des voix.
Il est difficile de concilier la théorie de Liz Truss avec ces résultats. Il y a d’autres vérités gênantes dans une nouvelle recherche de More in Common. Selon Luke Tryl, cela révèle que le Labour « a gagné du soutien de segments d’électeurs de droite, mais l’a perdu du côté gauche ». Si, comme le prétend Liz Truss, les électeurs étaient mécontents de l’échec des Tories à annuler « le programme poursuivi par les gouvernements Blair et Brown », alors voter pour Keir Starmer semble une façon étrange de le montrer.
Il est vrai que les Conservateurs ont perdu du soutien – principalement au profit de Reform – en raison de leur échec à juguler l’immigration. Mais n’était-ce pas le gouvernement Truss qui avait prévu de lever les quotas d’immigration pour promouvoir la croissance économique ? En effet, la libre circulation de main-d’œuvre bon marché est-elle totalement cohérente avec sa philosophie de déréglementation radicale ?
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