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Le cessez-le-feu d’Israël permet-il au Hezbollah de s’en tirer ?

Netanyahu a affirmé que l'armée israélienne avait besoin d'une «pause». Crédit : Getty

novembre 27, 2024 - 7:00am

Le cessez-le-feu annoncé entre Israël et le Hezbollah au Liban entre en vigueur aujourd’hui. Il contient cependant plusieurs défauts.

Le problème clé est l’application. Le cadre de ce cessez-le-feu est la Résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a mis fin à la précédente guerre Israël-Hezbollah en 2006. La Résolution stipulait qu’il y aurait une zone de 20 kilomètres entre la « Ligne Bleue » (la frontière Israël-Liban) et le fleuve Litani, qui serait « libre de tout personnel armé, de tout matériel et de toute arme autre que » ceux de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et des Forces armées libanaises (FAL).

La Résolution 1701 appelait également à la « mise en œuvre complète des […] Accords de Taëf », qui ont mis fin à la guerre civile libanaise en 1989 et « exigeaient le désarmement de tous les groupes armés au Liban ». Cela faisait clairement référence au Hezbollah, la branche libanaise des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran (GRI).

Le postulat de la Résolution 1701 était ridicule : il n’y a pas de FAL pour combler le vide laissé par le Hezbollah. Les FAL sont une agglomération de milices sectaires hostiles, en partie créées et complètement infiltrées par les GRI. Quant à la FINUL, elle est restée au mieux indifférente alors que le Hezbollah a renforcé ses bases et ses forces le long de la frontière israélienne au cours des 18 dernières années.

Le nouvel accord de cessez-le-feu a fixé un calendrier de 60 jours pour le retrait complet des troupes israéliennes du sud du Liban. Après cette période, le territoire libéré est censé être patrouillé par la FINUL et les FAL, le Hezbollah se retirant au nord du Litani, et tous les groupes non officiels devant être désarmés et démantelés en temps voulu.

Cette fois, le seul nouvel aspect est l’introduction d’un « comité » international, incluant les États-Unis et la France, pour surveiller la mise en œuvre. Israël a protesté contre l’implication française en raison de la relation de longue date du pays avec le Liban. Mais le problème plus large est qu’il n’y a pas de force sur le terrain qui soit capable et réellement disposée à contraindre le Hezbollah à se conformer. Donc, comité ou non, il s’agit d’une réplique de la situation créée par la Résolution 1701.

Certains commentateurs israéliens ont soutenu que puisque Israël a surpassé le Hezbollah, la menace du groupe a été neutralisée : le coût de la poursuite de la guerre pour éliminer complètement le Hezbollah l’emporte sur le bénéfice. Il y a une part de vérité dans cela, et il est probablement juste de dire que l’élimination totale du Hezbollah est impossible. Mais le problème est que le Hezbollah n’est pas encore neutralisé — au cours des derniers jours, le groupe terroriste a tiré des centaines de missiles sur Israël. Le principal objectif de guerre israélien au Liban était de dégrader le Hezbollah au point qu’il soit sûr pour les 70 000 Israéliens déplacés dans le nord de revenir. Combien d’entre eux reviendront réellement ?

Savoir si ces termes peuvent soutenir un cessez-le-feu même pour les 60 jours nécessaires à la première phase de mise en œuvre reste une question ouverte. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dans sa déclaration hier soir que l’une des raisons pour lesquelles il a accepté ce cessez-le-feu était de permettre à l’armée de son pays de profiter d’un « répit », et cela pourrait bien être l’effet pratique principal de l’accord. En attendant, Netanyahu est maintenant sur un terrain politique plus sûr, apparaissant coopératif dans l’avancement d’un cessez-le-feu que souhaitent à la fois le président Joe Biden et le président élu Donald Trump. De plus, il a obtenu le soutien public de Biden pour le droit d’Israël à l’autodéfense si et quand le Hezbollah viole l’accord.


Kyle Orton is an independent terrorism analyst. He tweets at @KyleWOrton

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