Les partisans de la candidature de Kim Leadbeater pour la légalisation de l’aide à mourir, dans le cadre du projet de loi sur les adultes en phase terminale (fin de vie), semblent avoir modifié leur approche. Plutôt que de défendre le texte tel qu’il a été rédigé, la priorité semble désormais être de convaincre les députés indécis, en particulier ceux qui expriment des préoccupations, de voter en faveur du projet de loi lors de la deuxième lecture. L’argument avancé est qu’ils pourront examiner et amender le projet de loi par la suite.
Cette stratégie reflète le fait que de nombreux politiciens et groupes qui ne s’opposent pas au suicide assisté en principe soulignent des préoccupations importantes concernant le manque de garanties et d’autres risques liés au projet de loi actuel. Par exemple, l’organisation de défense des droits de l’homme Liberty, qui soutient depuis longtemps le suicide assisté, affirme qu’il existe « des lacunes significatives dans ce projet de loi qui présentent des risques graves, difficiles à ignorer. »
Est-il raisonnable que des députés, partageant des préoccupations similaires concernant le manque de garanties dans le projet de loi, votent tout de même en faveur de ce dernier lors de la deuxième lecture ? Une partie de la réponse réside dans le niveau de contrôle auquel le projet de loi pourrait être soumis après cette deuxième lecture. L’experte constitutionnelle Nikki da Costa a souligné que des facteurs tels que l’absence de processus législatif préalable et d’évaluation d’impact limitent l’efficacité du contrôle pour les projets de loi des membres privés. Cette préoccupation a également été soulevée par l’Institut pour le gouvernement.
Cependant, les députés doivent également prendre en compte quels aspects du projet de loi pourraient raisonnablement être amendés et lesquels relèvent de principes plus fondamentaux. De nombreuses préoccupations soulevées pourraient être abordées ultérieurement. L’une d’elles concerne la possibilité que les médecins abordent la question du suicide assisté avec leurs patients, ce qui pourrait exercer une pression sur des personnes vulnérables pour qu’elles envisagent de mettre fin à leurs jours. Étant donné que certains endroits, comme Victoria en Australie interdisent explicitement cette pratique, il semble envisageable qu’un amendement visant à supprimer cette autorisation puisse être proposé par les députés avant la troisième lecture.
D’autres expriment des inquiétudes concernant l’absence d’une clause d’objection de conscience efficace. Bien que les médecins ne soient pas tenus de participer à l’aide à mourir, le projet de loi exigerait qu’ils orientent le patient vers un autre médecin qui accepterait de le faire. Pour de nombreux médecins, même cette simple orientation irait à l’encontre de leur conscience, et certains demandent compréhensiblement des clarifications sur la possibilité d’être radiés s’ils refusaient de s’y conformer. Par ailleurs, il n’existe actuellement aucun droit de retrait du processus pour les juges.
Puisque la clause de conscience dans la loi sur l’avortement ne comporte pas l’exigence d’orienter les patients, il semble à nouveau possible que les députés abordent cette question par un amendement visant à supprimer cette obligation. Un engagement des soutiens du projet de loi à accepter des amendements pour traiter ces deux préoccupations pourrait jouer un rôle décisif dans la volonté des députés indécis de soutenir le projet lors de la deuxième lecture.
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