Un nouveau sondage majeur auprès des citoyens français a révélé des niveaux de mécontentement inquiétants vis-à-vis de la démocratie.
Commandé par le CESE (un super-quango d’experts), la recherche d’Ipsos a révélé que 23 % des répondants ne sont pas d’accord avec l’affirmation selon laquelle la démocratie est le meilleur système politique. C’est une minorité, bien sûr, mais une minorité substantielle. De plus, le chiffre correspondant parmi les moins de 35 ans est de 32 %.
Les journaux français ont également saisi la découverte selon laquelle 51 % des répondants estiment que seul un pouvoir fort et centralisé peut maintenir l’ordre et la sécurité. Ce qu’ils peuvent vouloir dire par là nécessite une étude plus approfondie. S’agit-il d’une observation — et d’un soutien — au statu quo ? Ou est-ce un désir pour un État véritablement autoritaire ?
Selon Reuters, la plupart des électeurs ne croient pas que le système démocratique de la Cinquième République (c’est-à-dire la constitution française actuelle) fonctionne. Ils ont raison. La constitution a été conçue pour un système de partis relativement simple, divisé entre des blocs de centre-droit et de centre-gauche. Elle n’a jamais été destinée à accommoder une division chaotique en trois entre la gauche radicale, l’establishment libéral et la droite populiste.
Le chaos politique de cette année en est un exemple. Il a vu la gauche et le centre s’unir contre la droite, seulement pour que Marine Le Pen impose ensuite un premier ministre conservateur à Emmanuel Macron. Pour que les élections aient de la crédibilité, il doit y avoir une relation discernable entre les votes et les résultats. Mais dans la Cinquième République instable, voter ressemble davantage à tirer sur le levier d’une machine à fruits.
Une distinction doit être faite entre les échecs d’un système particulier et la démocratie en principe. Rassurant, Ipsos a trouvé que 60 % du public français est prêt à défendre la démocratie si elle est menacée (24 % supplémentaires ont fait un engagement quelque peu plus faible). Néanmoins, il est clair d’après les résultats globaux des sondages — sans parler des résultats électoraux réels — que les Français sont mécontents du statu quo.
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