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L’interdiction des bloqueurs de puberté n’augmentera pas les suicides, affirme un rapport

LONDON, ENGLAND - APRIL 20: Trans rights activists take part in a protest against the ban on hormone blockers on April 20, 2024 in London, England. After Dr Hilary Cass delivered her report on NHS gender identity services for children and young people, analysis found most research underpinning clinical guidelines, hormone treatments and puberty blockers to be low quality and the treatments for gender dysphoria have been suspended. The Trans community are protesting against this ban. (Photo by Carl Court/Getty Images)

juillet 20, 2024 - 8:00am

L’affirmation est sensationnelle et conçue pour terrifier les parents de jeunes personnes souffrant de dysphorie de genre. Les militants annoncent : « Mieux vaut un fils trans qu’une fille morte ». L’argument a été soutenu de plus en plus fort depuis que les ordonnances de bloqueurs de puberté ont été restreintes par le NHS suite à une décision de la Haute Cour (Bell c. Tavistock) en décembre 2020. On nous a répété que les enfants se suicideraient s’ils ne pouvaient pas obtenir de médicaments bloquant la puberté. 

Je suis tenté de mettre la phrase suivante en majuscules : ce n’est pas vrai. Un rapport percutant, publié hier, expose le mensonge de telles affirmations, insistant sur le fait qu’elles « ne répondent pas aux normes de base en matière de preuves statistiques ». En effet, une étude des suicides et de la dysphorie de genre au sein de la Tavistock and Portman NHS Foundation Trust [NDT : un hôpital spécialisé dans la santé mentale des enfants et des jeunes], réalisée par le Professeur Louis Appleby de l’Université de Manchester, est des plus accablantes. 

« Les données ne corroborent pas l’affirmation selon laquelle il y aurait eu une forte augmentation du taux de suicide chez les jeunes patients atteints de dysphorie de genre à Tavistock », indique-t-il. Il contient une critique cinglante envers les personnes ayant fait de telles affirmations sur les réseaux sociaux, décrivant la discussion comme « insensible, angoissante et dangereuse ». Le rapport souligne également qu’il « va à l’encontre des directives sur le signalement sécurisé des suicides ». 

Dans une démarche très inhabituelle, le rapport pointe du doigt le Good Law Project, qui conteste une décision de l’ancienne Secrétaire d’État à la Santé, Victoria Atkins, de mettre fin à la prescription de bloqueurs de puberté aux enfants par des cliniques privées. Son fondateur, Jolyoxn Maugham KC, a lancé une attaque personnelle infernale contre le successeur d’Atkins, Wes Streeting, après que celui-ci ait confirmé que le nouveau gouvernement rendrait l’interdiction permanente. Maugham a affirmé que l’interdiction « tuera des enfants trans » et a déclaré que ses sentiments envers Streeting étaient « inqualifiables ». 

Dans des remarques qui semblaient frôler la démence, Maugham a fait la déclaration extrêmement irresponsable selon laquelle Streeting enfermait ses collègues dans « un avenir de parents endeuillés répandant des cendres devant le 10 Downing Street ». Mais il n’était pas le seul commentateur à utiliser un langage si incendiaire. « Il y a déjà des preuves d’une énorme augmentation des décès de jeunes depuis que leur santé a été mise à mal », a déclaré la semaine dernière le chroniqueur du Guardian Owen Jones sur X. 

Comparez ces affirmations avec le ton mesuré de l’examen du Professeur Appleby. Ses conclusions sont basées sur les chiffres fournis par le NHS England pour la période entre 2018-19 et 2023-24, en utilisant un audit interne de la Tavistock sur les décès parmi les patients actuels et anciens du Service de Développement de l’Identité de Genre (GIDS). 

Il y a eu 12 suicides sur la période de six ans, dont six chez des enfants de moins de 18 ans, et aucune différence statistique avant et après la restriction des prescriptions de bloqueurs de puberté. Le rapport réfute spécifiquement la déclaration sensationnelle selon laquelle il n’y aurait eu qu’un seul suicide sur la liste d’attente du GIDS avant le jugement de 2020 et 16 décès par la suite. 

« Il semble n’y avoir aucune expertise en matière de suicide derrière ces affirmations », indique le rapport. On pourrait en dire autant d’une série de chroniqueurs et de politiciens, dont le Maire de Londres Sadiq Khan, qui aiment affirmer que près de la moitié des jeunes trans ont tenté de se suicider, se basant sur deux enquêtes en ligne statistiquement peu fiables datant de 2017. 

Le rapport balaye tout ce non-sens — et le chantage émotionnel auquel il a donné lieu. Ses conclusions sont sévères à l’égard de ce qu’il appelle « l’insensibilité de la rhétorique de l’enfant mort ». Il poursuit : « Le suicide ne devrait pas être un slogan ou un moyen de gagner un argument. » Beaucoup de personnalités éminentes l’ont utilisé de cette manière et devraient avoir honte ce week-end. 


Joan Smith is a novelist and columnist. She was previously Chair of the Mayor of London’s Violence Against Women and Girls Board. Her book Unfortunately, She Was A Nymphomaniac: A New History of Rome’s Imperial Women will be published in November 2024.

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