Peut-être un signe de l’engouement des électeurs français, la participation au vote lors des élections de ce soir a augmenté de 21 % par rapport aux élections législatives de 2022. Les résultats étaient largement prévus par les sondages, avec l’alliance Rassemblement National-Les Républicains en tête avec 34 % des voix. Le bloc centriste d’Emmanuel Macron, quant à lui, a terminé troisième loin derrière avec 21 %.
Il reste un certain nombre d’inconnus. Il n’y a que dans la fourchette haute de ses sondages les plus favorables que le RN a une chance d’obtenir une majorité absolue. Même alors, cette fourchette haute de projection prévoit que le parti pourrait obtenir 290 sièges — cinq de plus que les 285 nécessaires pour une majorité. De plus, il y a un nombre sans précédent de ‘triangulaires’, des batailles à trois entre les différents blocs au second tour. On peut s’attendre à environ 250 de ces affrontements. Cela signifie que les transferts de voix sont d’une importance vitale. Mais comment les différents blocs électoraux réagiront-ils aux circonstances ?
Les partis de gauche ont déclaré qu’ils retireraient leurs candidats s’ils arrivaient troisièmes, ce qui signifie que les électeurs de gauche feront probablement ce qu’ils ont fait lors des deux dernières élections présidentielles et voteront pour faire barrage contre l’extrême droite. Macron et son Premier ministre Gabriel Attal, cependant, ont appelé à des alliances incluant ‘ceux qui partagent les valeurs républicaines’.
Ce cadre est important, car aux yeux des Macronistes, les populistes de gauche de La France Insoumise (LFI) ne rentrent souvent pas dans la catégorie républicaine. LFI est le plus grand des partis de gauche ; il est donc actuellement peu clair de savoir comment les Macronistes vont agir. François-Xavier Bellamy, un dissident de haut niveau des Républicains qui a récemment rompu avec le parti, n’a pas appelé ses électeurs à aller dans un sens particulier, mais il a déclaré préférer le RN à la LFI.
Cela signifie que l’avenir de la République repose sur les instincts des électeurs centristes. Ces dernières années, de nombreux journalistes et politiciens de droite ont abandonné le langage du ‘front républicain’, optant plutôt pour l”arc républicain’. Le front représentait un rempart unique contre l’extrême droite, tandis que l’arc représente le spectre de l’opinion politique acceptable avec la gauche populiste et la droite radicale exclues aux marges. Une question clé alors que la France se dirige vers ses affrontements triangulaires est de savoir quels messages les centristes français vont écouter. Décideront-ils de maintenir la tradition en déclin et de bloquer le Rassemblement National ? Ou décideront-ils que la gauche sont les vrais extrémistes et voteront alors contre Macron, son tribun ?
La semaine à venir verra des mobilisations et contre-mobilisations de la gauche et de la droite. Il y aura des turbulences sur les marchés, qui ont déjà menacé de limiter un éventuel gouvernement du RN ou du Nouveau Front Populaire. Et nous verrons des alliances se former, des têtes tomber, et des victoires remportées qui auraient été inimaginables il y a seulement trois semaines. Le chef du Parti Communiste Français est déjà tombé, tout comme un ancien ministre de François Hollande, et Damien Abad, ministre dans le gouvernement de Macron sous le Premier ministre Elisabeth Borne.
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