Au Moyen-Orient, les transitions entre administrations présidentielles américaines sont souvent des moments où la diplomatie prend des tournures audacieuses. Ce fut dans les derniers jours et les dernières heures de l’administration Clinton que des négociations intenses sur le statut final de la paix israélo-palestinienne ont été avancées, mais elles ont été rejetées par les Palestiniens. C’est à la fin de l’administration Reagan que les États-Unis ont modifié leur politique de longue date d’évitement de l’Organisation de libération de la Palestine. Enfin, dans les dernières semaines de l’administration Obama, une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qui fixait des positions majoritairement pro-palestiniennes sur le conflit, a été préparée par les États-Unis, qui se sont ensuite abstenus, bien que tout le monde sache qu’ils la soutenaient.
Pour Israël et le Liban, les semaines à venir ne seront probablement pas différentes. L’équipe sortante de Biden cherchera à influencer le cours de la guerre, tandis que l’équipe entrante de Trump tentera de régler un maximum de questions délicates avant son arrivée, tout en cherchant à maximiser les crédits qui lui reviendront. Parallèlement, divers États européens et arabes chercheront à exploiter cette transition américaine pour promouvoir leurs propres initiatives.
À travers l’Occident, diplomates et experts se sont accordés sur un consensus visant à résoudre la guerre arabo-israélienne en cours — un consensus qui, paradoxalement, explique précisément pourquoi les efforts diplomatiques internationaux ont systématiquement échoué. Au cœur de cette approche se trouve la restauration des conditions de cessez-le-feu que le Liban et le Hezbollah ont violées l’année dernière, sans qu’aucune mention ne soit faite de la nécessité même de la paix — un objectif qui bénéficierait pourtant au Liban plus qu’à toute autre partie. En omettant de reconnaître cette réalité, nos diplomates internationaux incarnent toutes les pathologies et échecs qui ont, au fil des années, marqué leur contribution à ce conflit de longue durée.
Selon le Quai d’Orsay et le Département d’État, la solution pour mettre fin à la guerre serait aussi simple que de composer le code PIN à quatre chiffres 1701. Il s’agit, bien entendu, de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui avait permis de mettre fin à la guerre de 2006. Cette résolution comportait plusieurs obligations claires pour toutes les parties en présence. Israël devait se retirer du territoire libanais, tandis que le Hezbollah était tenu de déplacer toutes ses forces au nord du fleuve Litani, créant ainsi une zone tampon où les seules forces armées autorisées seraient celles de la force de maintien de la paix de l’ONU (FINUL) et de l’Armée libanaise (LFA). La FINUL était chargée de surveiller et de faire respecter ces déploiements, tandis que le Hezbollah devait être démantelé en tant que force armée sur le territoire libanais souverain.
La première mesure, le retrait israélien, a été mise en œuvre dans les jours suivant l’adoption de la résolution. Les autres, en revanche, ne l’ont pas été. Une fois le retrait terminé, la FINUL a annoncé qu’elle n’avait pas l’intention de faire respecter le texte de la résolution 1701. Au cours des 17 années suivantes, le Hezbollah a constitué un arsenal de roquettes et de missiles. Il a également construit un réseau de tunnels censé lui permettre, en cas de future guerre, de « conquérir la Galilée », dans une opération semblable à celle que le Hamas a finalement lancée, des centaines de kilomètres plus au sud, en Israël.
Le lendemain de l’assaut du Hamas sur le sud d’Israël, le 7 octobre de l’année dernière, le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur le nord d’Israël, obligeant à l’évacuation rapide des communautés frontalières, qui comptaient près de 100 000 habitants, dont la plupart n’ont pas encore pu regagner leur domicile. Après 11 mois de guerre à faible intensité, Israël a pris l’initiative et, en l’espace de 11 jours, a porté un coup décisif au Hezbollah.
Participez à la discussion
Rejoignez des lecteurs partageant les mêmes idées qui soutiennent notre journalisme en devenant un abonné payant
To join the discussion in the comments, become a paid subscriber.
Join like minded readers that support our journalism, read unlimited articles and enjoy other subscriber-only benefits.
Subscribe