À peine 24 heures après qu’un homme armé a été trouvé à quelques centaines de mètres de Donald Trump sur son parcours de golf en Floride, mon journal local a publié un article avec le titre : ‘L’assassin en herbe déçu par Trump : Qui voulait-il comme candidats à la présidence et à la vice-présidence ?’
Excellente question. Que pensait, d’ailleurs, le prétendu tueur, Ryan Routh, du match imminent du Monday Night Football ? Quelles étaient ses réflexions sur les véhicules électriques, le choix scolaire, les médicaments pour la perte de poids et la parentalité ?
Des médias plus prestigieux n’ont guère montré plus d’attachement à ce qui reste du véritable journalisme américain. Le New York Times semblait plus préoccupé à afficher fièrement le fait qu’il avait interviewé Routh un an plus tôt sur ses expériences essayant de recruter des combattants en Ukraine. Au moment où l’obscurité était tombée, le jour même où Trump a peut-être été presque tué, il fallait se frayer un chemin à travers la couverture des Emmy Awards pour trouver la moindre mention de la tentative d’assassinat.
À la mi-semaine, l’attention s’était déplacée de l’homme sur le parcours de golf à qui blâmer pour la violence politique en Amérique, ou dans ce cas, la quasi-violence. Trump et ses partisans, soulagés de changer de sujet par rapport à leur canard sur les immigrants dévoreurs de animaux de compagnie, ont blâmé l’Autre Côté pour la rhétorique survoltée qui diabolise Trump comme une menace existentielle pour la démocratie. Les démocrates, pour leur part, étaient eux-mêmes soulagés de couper le robinet de larmes de crocodile sur la violence. Au lieu de cela, ils ont blâmé l’ancien président et ses partisans d’avoir attiré des assassins sur eux-mêmes avec leur propre rhétorique survoltée. Les arguments des deux camps étaient exacts, autant qu’ils le pouvaient. Mais dans une société plus saine, de tels arguments, des deux côtés, auraient été grotesquement hors de propos.
Éternellement ennuyé et agité, la conversation sur ce qui semblait être une tentative d’assassinat de Trump a encore évolué. Au baseball, un lanceur frappera parfois intentionnellement un batteur, ou fera semblant de le faire. Lorsque l’équipe adverse prend le terrain à son tour, son lanceur frappera alors un batteur adverse en représailles, les spectateurs retenant leur souffle dans l’attente. Et bien sûr, voici Elon Musk, le Chauncey Gardiner de la vie réelle, et un imbécile moral de dimensions historiques, tweetant peu après l’incident sur le parcours de golf : ‘Et personne n’essaie même d’assassiner Biden/Kamala’. Actuellement, quoi qu’il soit arrivé à Trump dimanche, cela chevauche les sphères de la politique, de la culture, des sports et du divertissement en général. Cela a été étalé si finement sur l’atmosphère nationale que personne que je connais, à divers niveaux de la société, n’en parle même.
Il a été tant écrit sur la façon dont nos sociétés commercialisées et marchandisées ont assimilé et normalisé des mœurs qui auparavant épater les bourgeois. La transgression combinée de Kafka, Celine, Mann, Gide, Lawrence, Henry Miller et Genet n’approche même pas la transgression des enseignants, des médecins et des politiciens permettant aux enfants qui, dans la perplexité de l’innocence, souhaitent échanger leurs organes génitaux contre ceux du sexe opposé. En Amérique, si cela génère un profit, ou de toute façon si cela cache vertueusement la convoitise du profit matériel, c’est permis.
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