Le Bureau des responsabilités budgétaires (OBR) a publié un rapport montrant que, à moins que quelque chose de drastique ne change, la dette publique devrait presque tripler au cours des cinq prochaines décennies — passant d’environ 100 % du PIB aujourd’hui à environ 274 % en 2071. Le moment de la publication du rapport n’est sûrement pas une coïncidence : il coïncide avec le début d’une campagne sévère d’austérité menée par le gouvernement de Keir Starmer, qui comprendra des augmentations d’impôts et des coupes dans des éléments clés des dépenses sociales, comme le soutien aux retraités.
Cependant, ces derniers chiffres de l’OBR contredisent l’affirmation du Parti travailliste selon laquelle l’austérité est nécessaire à court terme pour améliorer la santé de l’économie à long terme. Avec de tels chiffres, le gouvernement prépare clairement la population britannique à une réduction permanente et potentiellement drastique du niveau de vie. Autrement dit, le Parti travailliste est le premier de probablement nombreux gouvernements à conduire la Grande-Bretagne vers une période de déclin géré.
Parmi une série de problèmes, l’un qui se distingue est la démographie. Les taux de natalité sont inférieurs au niveau de remplacement depuis 1973, ce qui signifie que la population britannique vieillit, et ce vieillissement commence à se faire sentir. Ironiquement, les baby-boomers et les générations plus jeunes ont réduit leurs taux de natalité principalement pour pouvoir travailler et consommer davantage, stimulant ainsi l’économie. Mais cela s’avère être une montée de sucre qui n’a duré que deux générations : maintenant, les Millennials et la Génération Z doivent faire face aux conséquences.
Le rapport de l’OBR prépare également la population à une immigration accrue. Il indique que l’immigration est un moyen de réduire la dette publique car elle permettra une croissance économique. Le rapport estime un average de 315 000 immigrants nets par an — et en estimant cela, on a l’impression qu’il fixe un objectif pour le Trésor et le ministère de l’Intérieur. Cela implique 14,8 millions de nouveaux immigrants d’ici 2070, ce qui signifie qu’en supposant qu’il y ait une population à peu près statique en raison de faibles taux de natalité et du vieillissement, les immigrants passeront de représenter environ 15 % de la population aujourd’hui à environ 31 % de la population en 2070.
Selon le rapport, la Grande-Bretagne peut résoudre ses problèmes fiscaux en augmentant la croissance de la productivité — qui est effectivement stagnante depuis environ 15 ans. Cela rend l’estimation de l’OBR d’une croissance de 1,5 % par an en moyenne extrêmement optimiste, et donc les problèmes économiques auxquels la Grande-Bretagne est confrontée sont probablement pires que ce que le rapport prévoit. Il indique que pour chaque taux de croissance moyen de 0,1 % au-dessus de 1,5 % par an, la dette publique diminuera de 25 % du PIB d’ici 2070. L’expression ‘si les souhaits étaient des chevaux, alors les mendiants monteraient’ me vient à l’esprit.
Le rapport de l’OBR n’est pas simplement une prévision de l’état futur de la Grande-Bretagne : c’est une feuille de route décrivant comment la fonction publique gérera le déclin du pays au cours des 50 prochaines années. Le plan est clair : des taux de remplacement de population extrêmement élevés, des impôts beaucoup plus élevés et des dépenses sociales beaucoup plus faibles. On commence à avoir l’impression que l’avenir sombre de la Grande-Bretagne est prédéterminé.
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