Le nombre le plus important dans la politique française est 123. C’est la différence entre le nombre de députés à l’Assemblée nationale qui soutiennent le président Emmanuel Macron (166) et le nombre requis pour une majorité (289). Jusqu’à présent, cela s’est avéré être un fossé infranchissable. Huit semaines après les dernières élections législatives, la France est toujours sans premier ministre.
La plus grande alliance de l’assemblée — le Nouveau Front Populaire de Gauche (NFP) — a essayé de proposer son propre candidat pour le poste de PM, Lucie Castets. Mais, à la grande fureur en ligne, Macron a rejeté sa candidature cette semaine, provoquant des accusations selon lesquelles il monte un coup d’État. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (LFI), veut que le président soit destitué, et le chef communiste Fabien Roussel appelle à des manifestations massives.
Ces tactiques ne fonctionneront pas. Tout d’abord, il n’y a rien dans la constitution française qui stipule que la plus grande faction parlementaire a le droit de choisir le premier ministre, à moins qu’elle ne soit suffisamment grande pour obtenir une majorité. De plus, Castets manque de soutien populaire : le dernier sondage ne lui accorde que 26 % de soutien contre 41 % pour le Premier ministre par intérim Gabriel Attal.
Quant à la destitution de Macron, cela nécessiterait une majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale, ce que la gauche n’obtiendra pas à moins d’unir toute l’opposition, y compris ses ennemis de droite. Les grèves, les manifestations et les émeutes ne fonctionneront pas non plus. Macron a survécu aux manifestations des Gilets Jaunes, donc il est probable qu’il survive à la colère du NFP.
Même si la France brûle à nouveau, cela ne donnerait à Macron qu’un prétexte pour invoquer l’article 16 de la constitution et gouverner par décret présidentiel. Ce serait un dernier recours, bien sûr, mais il pourrait utiliser une autre arme constitutionnelle : l’article 49, qui permet de faire passer une législation importante à l’Assemblée nationale sans vote.
Avec un budget qui doit être approuvé dans les prochaines semaines, cela empêcherait le parlement suspendu de paralyser sa présidence. Mais il y a un hic. Les pouvoirs de l’article 49 sont spécifiquement conférés au Premier ministre ; c’est pourquoi Macron a désespérément besoin d’un en place pour exécuter ses ordres.
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