Le Suaire de Turin — la relique funéraire dans laquelle Jésus-Christ aurait été enveloppé après sa crucifixion — est depuis longtemps une source de fascination et de controverse. Le tissu, qui semble porter l’empreinte du corps du Christ et est dûment vénéré, a été dénoncé par Jean Calvin comme une superstition durant la Réforme protestante. Dans les années 80, une datation au radiocarbone a conduit à un consensus général selon lequel le suaire était un faux médiéval.
Mais depuis cette semaine, des chercheurs italiens ont découvert en utilisant la technologie la plus récente que le tissu pourrait en fait dater de la vie du Christ il y a 2000 ans, et pourrait réellement contenir une impression miraculeuse de son corps et de son visage. Ils ont mené l’étude en utilisant une technique de rayons X de pointe, dont les nouvelles images ont depuis été reconstruites avec l’IA pour produire une image très réaliste de ce à quoi le Christ aurait pu ressembler.
Peut-être tout aussi fascinant que la découverte elle-même est le fait qu’elle perturbe le récit largement accepté du progrès technologique : que, plus la science avance, plus les phénomènes apparemment surnaturels seront expliqués. Dans cette perspective, la technologie est une force intrinsèquement désenchantante qui chassera les dernières fées du ‘grand jardin enchanté’. Les révélations de Turin suggèrent le contraire. Au lieu d’accroître le cynisme, l’innovation nous a de nouveau ouverts à la possibilité de miracles.
Dans l’un de ses poèmes, John Keats décrivait ‘défaire un arc-en-ciel’ : décomposer tous les phénomènes mystérieux en explications rationnelles, et ce faisant, dissiper leur magie. Pendant le siècle des Lumières, cela a pris la forme de la méthode historique-critique, qui exploitait les preuves archéologiques et textuelles contemporaines pour discréditer les récits bibliques tels qu’ils avaient été acceptés dans la tradition chrétienne. La biologie et la physique sont devenues plus tard des méthodes pour semer le doute sur l’existence de Dieu dans son ensemble. La conviction que toute croyance religieuse serait éliminée par la découverte scientifique a atteint son apogée dans le Nouvel Athéisme des années 2000, Richard Dawkins utilisant l’expression ‘défaire l’arc-en-ciel’ pour décrire sa confiance dans le pouvoir profanateur de la science.
Ce récit n’est pas resté sans contestation. Pendant des années, le biologiste évolutif et philosophe Rupert Sheldrake a soutenu que l’expérimentation scientifique pourrait révéler que l’univers est bien plus mystérieux que nous ne le pensions autrefois. C’est le dogme matérialiste des institutions scientifiques modernes, dit-il, qui insiste pour expliquer toute l’existence en termes de chimie et de physique.
Dans Réenchanter la science, Sheldrake a exploré une gamme de phénomènes inexplicables, y compris l’inédie (jeûne extrême) parmi les saints et les hommes saints en Inde et en Europe. Pour qu’ils survivent des mois sans nourriture ni eau, cela aurait dû être impossible. Pourtant, des preuves accablantes ont montré qu’ils avaient vécu en presque parfaite santé, révélant l’existence d’une autre subsistance ou énergie à l’œuvre. Plus nous approfondissons l’expérimentation scientifique, suggère Sheldrake, plus les occurrences surnaturelles deviennent plausibles.
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