Peut-être que la chose la plus remarquable est la durée pendant laquelle la ligne du Parti travailliste « pas d’augmentation d’impôts pour les travailleurs » a réellement tenu. Un coup de maître en ambiguïté stratégique, cela a permis à presque tous les électeurs d’entendre « je ne paierai pas plus d’impôts que je ne le fais déjà » pendant l’élection, tout en offrant à Keir Starmer et Rachel Reeves beaucoup de marge de manœuvre pour revendiquer un mandat pour des augmentations d’impôts spécifiques. C’est-à-dire, une fois qu’ils étaient confortablement installés au-delà des seuils du numéro 10 et du numéro 11 de Downing Street.
Ne pourrions-nous pas considérer même les membres de la royauté comme des « travailleurs », dans une semaine où le roi Charles a effectué des engagements officiels, prononcé des discours et interagi avec des dirigeants mondiaux en tant que diplomate le plus senior de la Grande-Bretagne lors de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Samoa ? Sémantiquement oui : même le roi travaille — bien sûr, l’idée même que le chef de la monarchie soit une « personne qui travaille » est dérisoire.
Mais le slogan allait toujours se cristalliser en une définition fonctionnelle tôt ou tard. Nous assistons maintenant à des ministres et des journalistes se contorsionnant maladroitement dans une danse joyeuse où tout le monde sait ce que la définition est en train de devenir : des personnes qui tirent principalement leurs revenus du travail, plutôt que des retours sur actifs. Pendant ce temps, les députés du gouvernement essaient désespérément d’éviter de qualifier les millions de propriétaires privés de la Grande-Bretagne de personnes non travaillantes, malgré leur richesse.
Starmer a tenté de clarifier la ligne avec seulement un peu moins d’ambiguïté cette semaine, suggérant qu’une personne qui travaille est quelqu’un qui « sort et gagne sa vie, généralement payée par un genre de chèque mensuel » et qui ne peut pas « écrire un chèque pour sortir des difficultés ». Quoi qu’il en soit, nous découvrirons avec certitude qui compte mercredi prochain, lorsque Reeves présentera son premier budget.
Conspicue par la présence non subtile et omniprésente de dénégations répétées, il semble certain que le budget inclura une augmentation des cotisations d’assurance nationale des employeurs. Un impôt sur les entreprises, pas sur les travailleurs. Sauf qu’il y a des milliers de petites entreprises dirigées par des personnes qui ne sont guère des investisseurs potentiels durs et bien habillés pour Dragons’ Den. Les tenanciers de bar, les commerçants, les coiffeurs et les propriétaires de cafés locaux en font partie — comme l’a souligné le député de l’opposition Oliver Dowden à Angela Rayner lors des questions au Premier ministre de cette semaine.
Inevitablement, une augmentation des coûts des entreprises due à l’augmentation de l’assurance nationale des employeurs se traduira par des augmentations de salaire plus petites et différées, et moins d’embauches. On pourrait raisonnablement soutenir qu’il s’agit en effet d’une méthode indirecte d’augmenter les recettes fiscales des travailleurs — et que tout ce que Reeves et Starmer ont accompli dans leur ambiguïté est de la complexité.
Entre eux, l’impôt sur le revenu, l’assurance nationale et la TVA représentent la grande majorité des recettes fiscales. Écarter chacun d’eux — tout en augmentant en réalité l’impôt sur le revenu par des moyens détournés en maintenant les seuils de revenu fixes — allait toujours mener à des arguments sémantiques et à des combats avec de nombreux groupes d’intérêts minoritaires, comme retirer lentement de nombreux petits pansements, plutôt que de retirer un grand pansement d’un coup.
Mais il ne sert à rien de protester auprès de Reeves et Starmer. Ce ne sont que les médecins annonçant la mauvaise nouvelle au patient malade. Ce n’était ni l’un ni l’autre — ni même le public — qui a passé les 14 dernières années à mettre en œuvre un système de gouvernance à forte fiscalité et à faible croissance.
Tout cela dans le contexte de finances publiques ruineuses et d’une grande cohorte de baby-boomers prenant leur retraite avec des besoins en santé et en soins sociaux. Le seul moyen d’en sortir est la croissance économique, mais cela semble être un rêve lointain. Espérons tous que le Parti travailliste a le poids intellectuel et opérationnel pour y parvenir.
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SubscribeThe Right contorting itself between the Trump/Farage Populist types and proper responsible politicians not a new theme and will play out over next few years. Little signal there though for the Populist form – it ain’t as popular as you think because people grasping Populists all hot air and about themselves first and foremost. Taken a while but it’s registering.
On the 2nd and 3rd stories – the Muslim world has it’s dangerous conspiratorialist streak as much as the Alex Jones nutjobs in the West. It’s the same psychology at work. Bedfellows.
It shouldn’t surprise anyone that not very many people in the free world want the United States to be led by a moron. It is shocking to me that so many Americans do!
True Tories are Uniparty liberal globalists so of course they want KH to win.
They are also finished as a political entity.
Of course the swivel eyed loons at Reform would prefer Trump!
Anyone else, especially after watching Trump’s trainwreck last night, would prefer Harris as leader of the free world.
and endless wars
Who Brits (or any other non-US citizens) want to win the election is entirely irrelevant.
Indeed…this is a typical MSM filler piece, which UnHerd shouldn’t be running…
Not a lot more irrelevant than who US citizens want. After all they are going to get who they are given.
Most Brits haven’t been to the USA. Very few have been in the last few years. A negligible number of Brits have any reliable basis whatsoever to judge who is the best candidate. It’s like asking us who we want to win the next Indian general election.
True, but the US President is still the “Leader of the Free World”, so people in a lot of other countries do take the trouble to form a view.
Not quite. Whilst the number who take a broader interest may be small the US election has much more impact on us than the Indian. Although the latter is rapidly increasing in importance.
In terms of who has a Vote that is self-evident. But in who has a stake in the outcome and should be interested then Brits, and the western world per se should have a fundamental interest/concern.
The US Election gets so much coverage here because it has so much impact. The reverse of course is not true.