Ceux d’entre nous qui défendent la liberté d’expression sont malheureusement habitués aux gros titres hystériques du New York Times dénonçant le problème du premier amendement de la Constitution américaine.
Certains de ces gros titres s’appuient sur des arguments de brindille pour étayer leur opinion, comme ‘La liberté d’expression nous tue‘ par Andrew Marantz en 2019. Et qui pourrait oublier l’article de 2017 d’Ulrich Baer, ‘Les opinions ultra-sensibles sur la liberté d’expression sont en partie correctes‘, qui soutenait que les personnes étant d’accord avec lui devraient avoir plus de contrôle sur la parole sur le campus ? (Peut-être la position la moins surprenante d’un administrateur universitaire à ce jour.) Ou encore, l’article de Lisa Feldman Barrett de 2017, ‘Quand la parole devient-elle violence ?‘, qui soutient que la parole peut devenir violence quand elle est… stressante ? Si tel est le cas, alors à quoi sert le premier amendement ?
L’article du Professeur Tim Wu de cette semaine, ‘Le premier amendement est hors de contrôle‘, s’inscrit dans cette tradition troublante de catastrophisme en matière de liberté d’expression. Comme il le note au début de l’article, ‘presque toute loi ayant trait à la circulation de l’information peut être attaquée au nom du premier amendement’. Évidemment. C’est en grande partie la peur quant au pouvoir du gouvernement sur la libre circulation de l’information qui a entraîné la règle déclarant que ‘le Congrès ne doit pas faire de loi’.
C’est aussi en grande partie pour cela que les fondateurs ont inclus la ‘presse’ dans le premier amendement. Et par ‘presse’, ils ne voulaient pas dire le journalisme institutionnel (bien que le premier amendement le protège également). Ils entendaient plutôt la plus grande technologie de circulation de l’information de l’époque : la presse à imprimer.
Wu passe ensuite à une critique de la décision de la Cour Suprême dans Moody c. NetChoice, l’affaire concernant les lois du Texas et de la Floride régulant la modération des réseaux sociaux. À son avis, la Cour a présupposé que ‘les protections de la liberté d’expression s’appliquent à la ‘curatelle’ d’une entreprise technologique, même lorsque cette curatelle ne comporte aucun jugement humain’. Mais il y avait des humains impliqués. Il y a une grande différence entre le concept de curatelle assistée par machine et la curatelle qui ne comporte aucun jugement humain. Cela est un autre argument de brindille, car la raison principale motivant la loi du Texas que Wu a défendue est le parti pris politique dans la modération du contenu — parti pris qui a, à un moment donné, été introduit par un être humain exerçant un jugement politique.
Pendant ce temps, le risque de donner à un gouvernement le pouvoir de s’en prendre aux réseaux sociaux ne pourrait être plus grand. Wu affirme que les réglementations des réseaux sociaux telles que celles de la Floride et du Texas sont des ‘outils légitimes avec lesquels les gouvernements démocratiques peuvent s’opposer au pouvoir privé’. Mais le pouvoir du gouvernement est précisément ce que le premier amendement est censé limiter — et pour de bonnes raisons. Si nous restreignons le premier amendement pour faciliter aux gouvernements de s’en prendre aux acteurs privés, ces gouvernements ne s’arrêteront pas aux entreprises ou aux machines ; ils s’en prendront aussi aux individus.
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