À la fin de la semaine dernière, le secrétaire aux Affaires étrangères David Lammy a annoncé que le gouvernement britannique reprendrait son financement de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). En conséquence, 21 millions de livres sterling seront immédiatement débloqués pour aider à financer les efforts de l’agence à Gaza et en Cisjordanie.
Le gouvernement précédent, aux côtés de 15 autres pays, a suspendu son financement de l’UNRWA en janvier, après des allégations d’Israël selon lesquelles le personnel de l’agence était impliqué dans les attaques du 7 octobre. Alors qu’une enquête interne est toujours en cours, un autre rapport avait déjà révélé qu’Israël n’avait même pas soumis de preuves pour soutenir de telles allégations. Pour certains, ces allégations du gouvernement israélien ne sont que le dernier épisode d’une campagne remontant à plusieurs années visant non seulement à saper l’agence, mais à la démanteler.
Indépendamment des intentions qui étaient derrière ces décisions, jusqu’à la semaine dernière, seuls le Royaume-Uni et les États-Unis n’avaient pas rétabli le financement de l’agence, les abandonnant comme des « cas isolés honteux » selon Human Rights Watch. Désormais, Washington — qui a interdit tout financement jusqu’au mois de mars au plus tôt — se retrouve seule.
Outre les implications pour l’UNRWA, l’office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient, et ceux qui dépendent de son travail, l’annonce de Lammy était extrêmement significative. Cela s’explique par le fait que c’est une rare occasion où Londres et Washington divergent en matière de politique étrangère, une divergence d’autant plus surprenante eu égard l’atlantisme instinctif de Starmer. Après tout, il s’agit de l’homme qui a initialement rejeté les appels à un cessez-le-feu l’année dernière, et qui a dit à ses députés de s’abstenir sur une motion des nationalistes écossais du SNP appelant à un cessez-le-feu. À l’époque, il avait soutenu un amendement qui critiquait Israël uniquement pour sa conduite à Gaza — les « whips » [NDT – parlementaire chargé de veiller à ce que les élus de son parti soient présents et votent en fonction des consignes du parti] ayant clairement indiqué à chaque membre du cabinet fantôme que voter avec le SNP serait cause d’expulsion.
Parmi les mutins se trouvait Jess Phillips — sa démission du cabinet fantôme de Starmer ayant probablement fait la différence pour conserver son siège de Birmingham Yardley plus tôt ce mois-ci lors de l’élection. Mais même alors, sa majorité de plus de 10 000 voix a été réduite à moins de 700 — le candidat du Workers Party, Jody McIntyre, terminant deuxième. Ce fut géré maladroitement par Starmer et c’est la conséquence de la règle d’or établie de longue date au sein de la droite travailliste : ne rien dire de nouveau tant que les Américains ne vous en donnent pas la permission.
Alors que Phillips a été mise en difficulté, d’autres travaillistes ont perdu, comme Jonathan Ashworth à Leicester South et Khalid Mahmood à Birmingham Perry Barr. Pendant ce temps, Heather Iqbal, une ancienne conseillère de la chancelière de l’échiquier actuelle Rachel Reeves, a été battue par un autre indépendant pro-Gaza à Dewsbury et Batley. Le scrutin la plus important de tous a été le quasi-échec de Wes Streeting : le prince héritier de la droite travailliste est passé à 530 voix près de perdre, face à Leanne Mohammed à Ilford North. Le fil rouge de tous ces scrutins : Gaza.
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