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Jean-Marie Le Pen a empoisonné la politique française Les provocations étaient son fonds de commerce

Jean Marie Le Pen, Président du parti politique d'extrême droite "Front National" (FN) le 14 avril 1988 à Lyon. (Photo by Robert DEYRAIL/Gamma-Rapho via Getty Images)

Jean Marie Le Pen, Président du parti politique d'extrême droite "Front National" (FN) le 14 avril 1988 à Lyon. (Photo by Robert DEYRAIL/Gamma-Rapho via Getty Images)


janvier 8, 2025   10 mins

Le 21 avril 2002 a marqué une date charnière dans la politique française d’après-guerre. En allumant leur télévision ce soir-là, les Français ont entendu la nouvelle surprenante que Jean-Marie Le Pen, leader du Front National — un parti comptant un ancien membre de la Waffen SS parmi ses fondateurs — s’était qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle française avec 18 % des voix. Après une carrière politique de 46 ans, Le Pen avait percé les marges pour atteindre le cœur de la vie politique française.

Le Pen est né le 20 juin 1928, dans le village de pêcheurs breton de La-Trinité-sur-Mer. Il a été baptisé « Jean », mais a ensuite ajouté son deuxième prénom « Marie », espérant que la référence à la Vierge attirerait les électeurs catholiques. Les origines familiales étaient modestes : son père était pêcheur, sa mère couturière. Surnommé le « Menhir » — terme celtique désignant un monolithe préhistorique — Le Pen a beaucoup mis en avant ses racines bretonnes. Après tout, qui pourrait être plus « français » qu’une personne enracinée dans le sol de la France ancienne ?

Le père de Le Pen est mort en 1942, lorsque son bateau de pêche a heurté une mine. Bien qu’il s’agisse d’un accident, il a été accordé le statut de celui qui avait « péri pour la France », et son fils est ainsi devenu un « pupille » de la nation. Élève intelligent mais indiscipliné, Jean-Marie a été éduqué dans des écoles publiques et catholiques, avant d’être expulsé de deux d’entre elles. En 1946, il quitte la Bretagne pour étudier le droit à Paris, finançant ses études grâce à de petits emplois. Il découvre rapidement son goût pour la politique en tant qu’activiste étudiant à la tête du « Corpo » — le syndicat des étudiants en droit. À une époque où la politique française était dominée par la gauche, le Corpo était fermement anti-communiste et engagé dans la défense de l’empire. Dès le départ, Le Pen s’est ainsi solidement ancré à droite, nationaliste, sceptique à l’égard du culte de la Résistance et sympathisant du régime de Vichy discrédité.

Beau et séduisant, le jeune Le Pen s’est immergé dans un monde bohème de beuveries, de conquêtes féminines et de fêtes. En 1958, il fut un second dans un duel — l’un des derniers à avoir lieu en France — entre le marquis de Cuevas, un flamboyant impresario de ballet, et le danseur Serge Lifar. Avec Le Pen, la violence n’était jamais bien loin. Les réunions politiques à cette époque dégénéraient fréquemment en affrontements violents, et Jean-Marie était toujours au cœur de l’action. Lorsque Jacques Isorni, l’ancien avocat de la défense du maréchal Pétain, s’est présenté aux élections en 1951, le Corpo de Le Pen faisait partie de sa garde rapprochée, prêt à en découdre avec les opposants politiques. Le Pen n’a jamais totalement abandonné ce style de politique, même après avoir fait son entrée dans le mainstream. En 1997, lorsqu’il soutint la candidature de l’une de ses filles lors d’une élection, Le Pen, âgé de 70 ans, se jeta dans une foule de manifestants et attaqua physiquement un candidat socialiste. « Fuis, espèce de pédé roux ! » s’écria-t-il à l’encontre d’un manifestant. Dans les années 60, lorsqu’il entra en politique, Le Pen s’était forgé une image de menaces romantiques en portant un cache-œil noir. Pendant de nombreuses années, il laissa entendre qu’il avait perdu son œil lors d’une bagarre politique. La réalité plus prosaïque était qu’il avait accidentellement perdu son œil en élevant une tente pour une réunion politique. Plus tard, le cache-œil fut remplacé par un œil en verre, moins intimidant.

Au lieu de s’installer comme avocat après avoir obtenu son diplôme, Le Pen s’engagea dans l’armée pour servir en Indochine française, où son pays luttait contre une insurrection nationaliste soutenue par les communistes. Cela satisfaisait à la fois ses convictions politiques et sa prédilection pour la violence et l’aventure. Mais Le Pen arriva à Saïgon juste après la désastreuse défaite française à Dien Bien Phu, en mai 1954, qui mit effectivement fin aux espoirs français de conserver ses possessions en Asie du Sud-Est. Il retourna en France un an plus tard, amer envers ces politiciens prêts à trahir son empire bien-aimé. Il rejoignit alors Pierre Poujade et son mouvement anti-establishment, qui avait émergé comme une protestation populaire contre les impôts, mais devint rapidement une expression de mécontentements plus larges concernant la modernisation économique et le déclin national perçu.

Le Pen se révéla être un brillant campagneur et un orateur exceptionnellement doué. En janvier 1956, 53 poujadistes furent élus au parlement, parmi lesquels le jeune Jean-Marie, âgé de 25 ans. Lors d’une intervention caractéristique au parlement, il attaqua le politicien de gauche Pierre Mendes France : « Monsieur Mendes France, vous cristallisez en votre personne un certain nombre de répulsions qui sont patriotiques et presque physiques. » Mendes France, un gaulliste pendant la guerre, avait été le premier ministre qui avait mis fin à la présence française en Indochine. Pourtant, la mention par Le Pen de la répulsion « physique » fut largement interprétée comme une allusion antisémite. Il est vrai que les provocations et les insultes de ce genre constituèrent le fonds de commerce du style de Le Pen tout au long de sa carrière.

Se rendant rapidement compte que Poujadé manquait de l’intelligence politique pour capitaliser sur son succès électoral, Le Pen décida de s’engager comme parachutiste en Algérie, où une révolte nationaliste avait éclaté contre la domination française. Ce choix correspondait à nouveau au goût de Le Pen pour l’action et à sa conviction de l’importance de l’empire français. C’était également un excellent moyen pour un parlementaire nouvellement élu de montrer qu’il était prêt à se battre pour son pays. Deux décennies plus tard, les six mois de Le Pen en Afrique du Nord deviendraient controversés lorsqu’il fut accusé de torture. Dès 1956, il avait déclaré au parlement que la torture était « nécessaire et juste ». Dans une interview de 1962, il était sans équivoque : « Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé en Algérie parce qu’il était nécessaire de le faire. »

Cependant, dans les années 1980, Le Pen modifia son discours, passant du « je » au « nous » — affirmant qu’il parlait au nom de l’armée en général plutôt que de lui-même. Néanmoins, des preuves concernant ses activités ont continué à émerger. En 1984, par exemple, un Algérien affirma qu’en tant qu’enfant, il avait été témoin de la torture et de la mort de son père aux mains d’un soldat français. Il produisit ensuite une dague laissée par l’un des meurtriers, gravée des mots « JM Le Pen 1REP ». Les historiens ont également découvert de nombreuses preuves documentaires de l’implication personnelle de Le Pen dans la torture, notamment un rapport de 1957 rédigé par un commissaire de police français. Ne se laissant pas décourager, Le Pen intenta plusieurs procès contre des personnes l’accusant de torture. Il les perdit tous. La conclusion qui s’impose, alors, est que Le Pen était non seulement un tortionnaire, mais aussi un enthousiaste.

Le retour au pouvoir de De Gaulle mena finalement à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Lors des élections parlementaires de cette année-là, Le Pen perdit son siège. En 1965, il devint l’organisateur de la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour, un candidat d’extrême droite se présentant contre De Gaulle à la présidence. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Tixier-Vignancour avait été ministre junior dans le régime de Vichy. Il avait ensuite agi comme avocat de la défense pour plusieurs officiers français ayant tenté un coup d’État contre De Gaulle, espérant qu’un changement de gouvernement à Paris pourrait retarder l’indépendance algérienne.

Le putsch échoua, mais en 1965, Le Pen prouva qu’il était un organisateur dynamique et un brillant stratège. Comme acte préparatoire, il éclipsa le candidat qu’il était censé soutenir. Au final, Tixier ne recueillit que 5 % des voix. Le Pen ressentait, tout comme avec Poujadé, qu’il possédait de plus grandes qualités de leadership que le politicien qu’il avait choisi de servir. Pour le moment, cependant, les perspectives de l’extrême droite étaient au plus bas, et Le Pen gagna sa vie en créant une entreprise produisant des disques de musique militaire et de chants de marche, parmi lesquels figurait le Horst Wessel Lied, un hymne nazi.

« Le Pen gagna sa vie en créant une entreprise produisant des disques de musique militaire et de chants de marche. Parmi d’autres, cela incluait le Horst Wessel Lied, un hymne nazi. »

Le Pen revint en politique en 1973, en tant que chef du Front National (FN) nouvellement formé, une union de diverses organisations d’extrême droite. Le cerveau derrière cette nouvelle opération était François Duprat, un antisémite virulent et l’un des premiers négationnistes de l’Holocauste en France. Il devint un mentor intellectuel pour Le Pen, et après son assassinat par des rivaux de droite en 1978, Le Pen assista à une cérémonie commémorative annuelle en l’honneur de Duprat. Le Pen fut choisi pour diriger le FN en raison de son passé de député, ce qui lui conférait une aura de respectabilité. Il était également un atout en raison de son vaste carnet d’adresses dans les milieux de droite, tout en n’étant associé à aucun groupe spécifique. Ses compétences oratoires exceptionnelles étaient également un facteur d’attraction.

Le parti FN affirmait soutenir un « renouveau national et social » (redressement) — exactement le terme utilisé par Pétain en 1940 pour décrire sa propre vision pour la France. Lors de l’élection présidentielle de 1974, Le Pen ne recueillit que 191 000 voix (0,75 %). En 1981, il ne parvint même pas à obtenir suffisamment de signatures pour se qualifier. Bien qu’il fût encore politiquement marginal, la situation personnelle de Le Pen changea radicalement en 1976 lorsqu’il hérita d’une fortune colossale de l’industriel de droite Hubert Lambert. Le testament fut contesté sans succès par la famille Lambert, et Le Pen emménagea dans une somptueuse résidence. Quelques mois plus tard, la maison subit une attaque à la bombe massive. L’attentat était probablement l’œuvre d’une faction rivale d’extrême droite, bien qu’il soit plus probablement lié à l’héritage contesté. Quoi qu’il en soit, cette richesse nouvelle conféra à Le Pen une indépendance politique, et le FN devint pratiquement l’affaire familiale de Le Pen.

Politiquement, aussi, sa situation était sur le point de changer. À partir du milieu des années soixante-dix, le boom économique d’après-guerre commença à ralentir. En réponse, Le Pen déplaça sa rhétorique de la nostalgie impériale et de l’anticommunisme vers un nouveau thème : l’immigration. « Un million de chômeurs équivaut à un million de trop d’immigrés », devint l’un de ses nouveaux slogans. Le Pen affirma également que les étrangers étaient responsables des hausses présumées de la délinquance et de la criminalité. Sa percée politique survint lors des élections municipales de 1983, lorsqu’un candidat du FN fut élu à la municipalité de Dreux, près de Paris. Lors des élections européennes de l’année suivante, le FN obtint 11 % des voix. Soudainement, Le Pen était devenu une figure nationale. Invité pour la première fois à s’exprimer à la télévision, il s’avéra aussi efficace sur le petit écran qu’en public : son éloquence truculente était un contraste rafraîchissant avec les prestations plus lisses de la plupart des politiciens. Le FN reçut un nouvel élan en 1986, lorsque le président socialiste François Mitterrand, anticipant une probable défaite lors des prochaines élections parlementaires, décida d’introduire la représentation proportionnelle afin de diviser le vote de droite. Lors de ces élections, le FN obtint 35 sièges. Le Pen fit son retour au parlement pour la première fois depuis 1962.

Il chercha désormais à se donner une stature internationale. Il fut photographié en train de rencontrer Ronald Reagan en 1987, puis rendit visite à Saddam Hussein en Irak en 1990. Il développa également des liens avec Sung Myung Moon, le leader coréen d’une secte anticommuniste, qui finança ses campagnes. La propagande du FN mit également en avant la famille Le Pen, présentant le père breton avec sa femme Pierrette et leurs trois filles blondes aux yeux bleus. Cette image de la famille idéale fut brisée, cependant, lorsque le mariage éclata et que Pierrette posa pour Playboy afin d’embarrasser son mari. Les enfants prirent le parti de leur père, et Le Pen se remaria en 1991.

À partir du milieu des années 1980, la montée du FN semblait inexorable. Lors de l’élection présidentielle de 1988, Le Pen obtint 14,4 % des voix, se classant quatrième au premier tour. En 1995, il augmenta légèrement son score, se maintenant à la quatrième position. Lors des élections municipales de 1995, son parti remporta pour la première fois le contrôle de quatre mairies, dont celle de Toulon. Mais bien que Le Pen fût désormais une figure familière de la politique française, il n’avait pas été entièrement apprivoisé. En 1987, lors du procès de Klaus Barbie, Le Pen remit en question l’existence des chambres à gaz nazies. Alors que le “Boucher de Lyon” était jugé, Le Pen qualifia l’Holocauste de « détail » de l’histoire. L’année suivante, il fit une blague de mauvais goût sur les chambres à gaz. Ces opinions exprimaient certes les convictions antisémites de Le Pen, mais elles constituaient aussi des provocations calculées, destinées à maintenir son nom dans l’actualité. Il n’était donc pas surprenant qu’une émission satirique populaire à la télévision le dépeignît comme un vampire.

Certains au Front National commencèrent à se demander si Le Pen était réellement sérieux dans sa quête de pouvoir politique ou s’il se contentait de rester un provocateur éternel. Bruno Mégret, l’un des députés de Le Pen, plaidait pour une alliance avec le centre-droit, au prix d’un adoucissement de certaines de ses positions les plus extrêmes. Mégret n’était pas un modéré — c’est lui qui introduisit l’islamophobie dans la rhétorique du FN — mais Le Pen considérait toute contestation de son autorité comme une menace. En expulsant Mégret du parti en 1998, il déclara : « Je tue Brutus avant que Brutus ne me tue ». Mégret emporta avec lui la plupart des infrastructures administratives du FN, et beaucoup pensaient que la carrière politique de Le Pen était terminée. Pourtant, l’élection présidentielle surprise de 2002 changea la donne, lorsque, à la stupéfaction générale, Le Pen battit le candidat socialiste et se qualifia pour le second tour.

Ce résultat inattendu était en partie dû à la division du vote de gauche au premier tour. Cependant, il révélait aussi que Le Pen attirait désormais de nombreux électeurs de la classe ouvrière, d’anciens de gauche qui estimaient que les socialistes ne les représentaient plus. En fin de compte, bien sûr, le choc causé par la percée de Le Pen poussa les politiciens traditionnels à s’allier pour défendre la démocratie. Lors du second tour, Le Pen fut écrasé, améliorant à peine son score du premier tour.

Ce qui semblait être une montée inexorable fut partiellement freinée lors de l’élection présidentielle suivante, en 2007, où le score de Le Pen chuta à 10 % et où il se retrouva en quatrième position au premier tour. Toutefois, ce déclin était en grande partie dû à la stratégie de Nicolas Sarkozy, le candidat victorieux de la droite, qui s’immisça sans vergogne sur le terrain de Le Pen, empruntant les thèmes du FN sur l’identité nationale menacée. Ce qui semblait être un revers pour Le Pen était, en réalité, une victoire idéologique. Comme il l’avait toujours dit, à long terme, les électeurs choisiraient toujours « l’original plutôt que la copie ». Et cette prédiction s’avéra prémonitoire.

Sarkozy gagna en 2007 en grande partie grâce à son image de jeunesse et de dynamisme, tandis que Le Pen, juste avant son quatre-vingtième anniversaire, apparaissait comme une figure du passé. Même lui en prit conscience, et il savait qu’il était temps de passer le flambeau. En 2011, sa fille Marine lui succéda à la tête du parti, tandis que Jean-Marie demeura président d’honneur du FN. Bien qu’elle n’adhérât pas pleinement aux valeurs fondamentales du parti, Marine Le Pen s’attela rapidement à « détoxifier » la marque du FN, en abandonnant les références antisémites et pro-Vichy qui repoussaient une partie de l’électorat. Sa stratégie sembla porter ses fruits : lors de l’élection de 2012, elle obtint 18 %, un score supérieur à tout ce que son père avait réalisé. Cependant, l’incorrigible Jean-Marie, peut-être jaloux du succès de sa fille, refusa de jouer selon les nouvelles règles. En 2015, il accorda une interview où il défendait Philippe Pétain. En réponse, Marine Le Pen l’expulsa du parti. Ce parricide politique marqua la fin de la carrière politique de Jean-Marie Le Pen.

Cependant, le vieux briscard réussit tout de même à faire parler de lui en publiant deux volumes de mémoires. Le premier, paru en 2018, fut un best-seller instantané. Sa publication, juste avant le congrès du Front National, était habilement chronométrée pour causer un maximum d’embarras à sa fille. Ces mémoires réglèrent de nombreux vieux comptes et rendirent un dernier verdict sur Charles de Gaulle. « Un faux grand homme dont le destin était d’aider la France à devenir petite », affirma Le Pen au moment même où Marine s’efforçait de réhabiliter le général en héros national. Peut-être ironiquement, cependant, ces provocations finirent par servir la campagne de Marine, l’aidant à se présenter sous un jour plus modéré — bien qu’il n’y ait aucune raison de penser que cela faisait partie de son plan.

Au cours d’une carrière étonnamment longue — à sa mort, il était le dernier parlementaire survivant de la Quatrième République — Jean-Marie Le Pen contribua à transformer le paysage politique français. Il fut un précurseur du nationalisme populiste et raciste qui, aujourd’hui, constitue une part intégrante de la politique démocratique. Éloquent et brutal, charmant et thug, il incarnait une longue tradition française de politique d’extrême droite. Le pétainisme des années quarante en fut une incarnation, mais Le Pen avait le talent d’adapter cet héritage aux nouvelles réalités des années soixante-dix et au-delà. L’homme peut maintenant être mort, mais le « lépenisme » continue de polluer le sang de la politique de sa nation.


Julian Jackson is an Emeritus Professor of French History at Queen Mary, University of London. He’s the author of many prize-winning books on the history of modern France, of which the most recent is a biography of Charles de Gaulle, and a study of the trial of Marshal Pétain in 1945.


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