Les libéraux de Justin Trudeau ont subi une nouvelle perte majeure lors de l’élection partielle dans la circonscription montréalaise de LaSalle-Émard-Verdun hier, marquant ainsi deux revers électoraux consécutifs en quelques mois après la perte de Toronto-St Paul face aux conservateurs en juin. Cette fois, la candidate du parti au pouvoir, Laura Palestini, a perdu de quelques centaines de voix face à Louis-Philippe Sauvé du Bloc Québécois, le principal opposant dans la province de Québec.
Les libéraux n’ont pas seulement perdu, mais ont également connu un état de désunion publique. La campagne locale a refusé d’utiliser le visage de Trudeau dans sa signalétique, tandis que la députée d’une circonscription voisine a ouvertement reconnu l’impopularité de son leader et a appelé à sa démission. Cela n’a pas non plus aidé le moral des libéraux lorsque leur président de campagne nationale a annoncé sa retraite juste quelques jours avant le vote, ajoutant à la perte de confiance croissante au sein des plus hauts rangs du parti.
Cette défaite cuisante dans une circonscription sûre autrefois détenue par le dernier premier ministre libéral confirme presque la trajectoire descendante rapide du gouvernement Trudeau. Elle survient à la suite de la récente résiliation de l’accord de gouvernance avec le Parti démocratique national de gauche (NPD), dont le candidat a terminé troisième, juste devant le conservateur classé quatrième. Jusqu’à présent, le Québec s’est avéré être la juridiction la moins hospitalière pour la marque de populisme libertaire du leader conservateur Pierre Poilievre, ce qui signifie que la perte de Trudeau, du moins dans ce cas, pourrait ne pas être le gain de Poilievre.
Cependant, même sans la belle province, la carte électorale nationale favorise encore la perspective d’une victoire conservatrice. Pour l’instant, les libéraux sont contraints de faire des affaires avec le même Bloc Québécois — une entité qui souhaite démanteler le Canada — afin de maintenir leur propre emprise sur le pouvoir, un arrangement entièrement pragmatique qui se traduira néanmoins par une mauvaise image politique à travers le reste du pays.
Pourtant, même alors que les libéraux trébuchent vers une prévisible débâcle électorale générale, le ‘parti naturel de gouvernement’ autrefois grand du Canada a jugé bon d’annoncer la nomination de l’ancien banquier central Mark Carney à un poste de conseiller senior lors d’une retraite de caucus la semaine dernière, indiquant peut-être qu’il envisage déjà un avenir post-Trudeau. Cependant, le timing et les circonstances de l’entrée de Carney dans la politique partisane ne semblent pas particulièrement sages, étant donné la nature toxique de la marque de Trudeau, avec laquelle il est désormais formellement associé. Pourquoi Carney, s’il voulait diriger les libéraux, ne pas attendre après la raclée attendue du Premier ministre pour annoncer ses débuts politiques, à partir de ce moment-là il pourrait commencer avec une ardoise vierge, tant pour lui que pour son parti ?
Quoi qu’il en soit, le Parti libéral du Canada a une longue histoire de luttes de pouvoir brutales entre deux figures de proue qui se déroulent et consomment ses énergies alors que ses fortunes politiques s’amenuisent. Même s’il se rapproche de Trudeau, Carney pourrait en réalité se positionner pour un coup de palais rapide et une succession une fois que la maison de cartes libérale s’effondre, auquel cas le principe opérant dans cette apparente alliance Trudeau-Carney pourrait être : ‘Gardez vos ennemis près de vous…’
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