«Plus de guerres, je vais arrêter les guerres» a juré Donald Trump dans son premier discours post-électoral aux électeurs. Sa campagne avait été marquée par sa critique des engagements militaires dirigés par les néoconservateurs au Moyen-Orient, bien qu’il ait donné peu de détails sur la manière dont cette politique étrangère se manifesterait concrètement.
Son slogan, « L’Amérique d’abord », a été largement interprété comme un appel à se concentrer sur les problèmes intérieurs plutôt que sur les conflits à l’étranger et les changements de régime. Ce message semblait être soutenu par son colistier, J.D. Vance, qui a suggéré que les démocrates avaient échoué parce qu’ils « ont construit une politique étrangère fondée sur les réprimandes, la moralisation et les leçons à donner à des pays qui ne veulent rien avoir à faire avec cela » — à l’opposé des Chinois, qui, selon lui, ont une politique étrangère axée sur la « construction de routes et de ponts et le soutien aux pauvres ».
Cependant, à peine deux semaines après la victoire historique de Trump, les espoirs qu’il puisse poursuivre une politique étrangère plus isolationniste — ou du moins moins interventionniste — semblaient déjà s’éloigner.
Depuis l’élection, une bataille féroce fait rage au sein du mouvement MAGA entre les modérés et les bellicistes. Lorsque le commentateur politique et comédien Dave Smith a écrit sur X (anciennement Twitter) qu’« il nous faut une pression maximale pour tenir les néocons et les faucons de la guerre hors de l’administration Trump », son message a été retweeté par Donald Trump Jr, qui a réagi en disant : « Je m’en occupe ». La faction anti-néoconservatrice a exulté en apprenant que Nikki Haley et Mike Pompeo, tous deux connus pour leurs positions belliqueuses, ne rejoindraient pas l’administration. Cependant, à mesure que Trump dévoilait ses choix de cabinet, l’enthousiasme initial s’est rapidement transformé en désillusion — et en colère.
Beaucoup des noms choisis par Trump pour occuper des postes clés en matière de politique étrangère et de sécurité nationale sont, en réalité, des néocons et des faucons de la guerre bien connus, adeptes d’une politique étrangère musclée, notamment contre des pays comme l’Iran et la Chine (tout comme Nikki Haley et Mike Pompeo). De telles nominations ne laissent pas présager un pivot vers une politique étrangère moins interventionniste, mais plutôt un retour aux politiques que Trump avait lui-même critiquées par le passé.
Prenons Marco Rubio, le choix de Trump pour le poste de secrétaire d’État. Rubio, sénateur influent de Floride, est un faucon de longue date qui a consacré une grande partie de sa carrière politique à promouvoir des positions néoconservatrices, notamment sur l’Iran et le Moyen-Orient, et à plaider pour des interventions militaires américaines à l’étranger. Aux yeux de nombreux partisans de MAGA, il représente l’aile établie du Parti républicain contre laquelle Trump s’est longtemps insurgé. En 2016, lors de la primaire républicaine, Trump l’avait ridiculisé en le surnommant « Petit Marco », et Rubio avait répliqué en qualifiant le magnat de «terrifiant», «dérangeant» et d’un «escroc».
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