Ce n’était pas la première fois que Jeremy Corbyn était accusé de violer la sacralité de la Chambre des communes, mais cette fois-ci, ce n’était pas seulement pour avoir refusé de porter un costume chic. La semaine dernière, après avoir remporté le siège d’Islington North en tant que candidat indépendant, il était sur le point d’être assermenté en tant que député, et a été capté par un microphone alors qu’il parlait discrètement avec une franchise rarement entendue au Parlement. « C’est profondément absurde », a-t-il murmuré à la députée travailliste Marie Rimmer.
Il est difficile de ne pas être d’accord avec ce commentaire. Non seulement parce qu’il est vrai, mais aussi parce qu’il n’est pas clair pourquoi exactement il l’est. Qu’est-ce qui est si absurde, le processus fastidieux où chaque membre doit exprimer individuellement sa loyauté envers la Couronne ? L’incongruité des membres prêtant serment sur tel livre et tel autre, à tel dieu et tel autre, ou à aucun dieu du tout ? L’insistance à continuer de faire semblant que l’allégeance d’un député est fondamentalement envers un monarque non élu, au point que Clive Lewis a dû reprendre son serment pour avoir omis de mentionner les ‘héritiers et successeurs’ de Charles ?
Peut-être tout cela à la fois. Combien de députés, surtout dans ce Parlement, croient que c’est là que réside leur loyauté ? Combien sont réellement prêts à se soumettre de manière préventive à tout futur chef d’État tant qu’il provient des reins de l’ancien ?
Je ne suis pas opposé à la monarchie en principe. Mais je suis contre le faux-semblant. Un monarque avec un vrai pouvoir, et commandant une vraie loyauté, n’est pas automatiquement une honte. Mais le maintien cérémoniel continu du roi comme une sorte de taxidermie royale de ce qu’était autrefois la souveraineté est à peine un exercice respectable.
Le problème est que la farce est à deux niveaux. Le paradoxe célébré de notre Parlement souverain affirmant son allégeance au souverain pourrait être compréhensible, voire agréable, s’il était abordé avec une ironie due. Mais nos élus sont censés agir comme si leur serment solennel ressemblait véritablement à leurs ambitions politiques, avec une réaffirmation sous la contrainte de la majesté, eh bien, majestueuse de Sa Majesté.
Qui croit en cela ? Je doute que le roi lui-même puisse avoir un ego aussi confus. On ne peut que se demander ce qu’il a ressenti cette semaine lors de l’ouverture solennelle du Parlement, alors qu’il portait une traîne de trois mètres attachée à sa robe pour son entrée spéciale au Parlement et sa marche jusqu’à son trône doré. Peut-être reconnaît-il en secret l’absurdité maladroite de tout cela, mais alors la ‘tradition sacrée’ a tellement de prise sur notre gouvernement que personne n’a probablement eu l’assurance de lui faire remarquer le ridicule de sa tenue.
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