‘Rendre l’Amérique drôle à nouveau’ est le slogan de The New Norm, la ‘première sitcom animée sur X’ (anciennement Twitter). L’épisode pilote court, qui a été posté en ligne hier, présente une animation discrète, des personnages et un décor bien conçus, ainsi que des performances vocales correctes. Techniquement, c’est bien.
Malheureusement, le scénario est insupportable. Le concept de The New Norm est celui d’une sitcom familiale américaine traditionnelle, avec les rires enregistrés de l’époque de Bewitched/That Girl!. La série met en scène un père âgé — Norm — qui est perplexe face au monde moderne ‘woke’, incarné par sa fille non-binaire et son nouveau petit ami.
Il n’y a aucune raison pour que cette série soit terrible, et pourtant, c’est le cas. D’ailleurs, elle n’est pas juste terrible ; elle est affreuse. Les blagues, si l’on peut les qualifier de tel, tombent toutes complètement à plat. Une intelligence artificielle bêle de manière robotique que ce que dit Norm n’est pas ‘correct’. Il y a des répliques — censées être drôles — telles que ‘Tu influences mon garçon pour qu’il se coupe les parties intimes, mais tu refuses une bière ?’ La vidéo de trois minutes se termine par une génuflexion à Elon Musk qui donne la chair de poule.
C’est plus ou moins l’idée qu’un progressiste se ferait de l’humour conservateur : un enchaînement de ‘blagues’ douloureuses. Si quelqu’un m’avait dit que c’était une satire progressiste sur les conservateurs, je l’aurais cru. Cela aurait eu plus de sens — et aurait été beaucoup plus drôle par conséquent. Le tweet qui lance le pilote a l’audace de citer quelqu’un (bien qu’il ne soit pas clair qui) déclarant que c’est ‘le South Park de X’. Hélas non. South Park a de l’intelligence, de la dextérité verbale et conceptuelle, et c’est drôle.
Le premier épisode de South Park a été diffusé en 1997, bien avant que les guerres culturelles ne deviennent des actualités grand public. The New Norm est lourd et étrangement désuet. C’est une série que nous aurions, dans une certaine mesure, accueillie en 2016, lorsque le monde ‘woke’ nous déroutait encore et que toutes les blagues évidentes n’avaient pas encore été faites.
Le problème fondamental de ridiculiser la politique identitaire progressiste est que cette vision du monde est déjà ridicule. Elle est, d’une certaine manière, une blague en elle-même, et si cela n’est pas déjà évident, parfois on a juste besoin que quelqu’un le souligne. Le but entier est de vous pousser à réagir, de faire en sorte que les ‘bonnes personnes’ acquiescent avec des idées farfelues pour démontrer leur fidélité, et ainsi révéler celles qui ne le font pas, les laissant ouvertes à la persécution. Réussir à aborder cela de manière humoristique n’est pas chose facile.
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