Vous pourriez vous attendre à ce que la plupart des scientifiques et des militants en faveur de l’environnement accueillent l’annonce faite vendredi par le gouvernement concernant les sites de capture de carbone. Le Parti travailliste prévoit d’investir près de 22 milliards de livres – dont 8 milliards proviendront du secteur privé – pour construire deux projets visant à ‘capturer’ le dioxyde de carbone et à l’enterrer sous le fond marin, l’un basé à Teesside, l’autre dans la baie de Liverpool.
Si tel est le cas, vous auriez tort, car la politique de capture et de stockage du carbone (CSC) est devenue un champ de bataille âprement disputé, et l’issue de cette lutte aura de grandes implications non seulement pour l’avenir énergétique de la Grande-Bretagne, mais aussi pour celui du monde. En jeu, il y a également des sommes d’argent potentiellement bien plus importantes que 22 milliards de livres, car il s’agit d’une bataille qui implique à la fois des fonds et une idéologie.
Selon Doug Parr, directeur des politiques de Greenpeace UK, dépenser la somme promise pour retirer 8,5 millions de tonnes de CO2 de l’atmosphère par an – soit seulement 2,2 % des émissions totales du Royaume-Uni en 2023 – est un choix politique médiocre, car la capture et le stockage du carbone (CSC) ‘prolongeront la vie de la production de pétrole et de gaz qui réchauffe la planète’. Selon son avis, ‘il y a un risque de nous enfermer dans des solutions de seconde zone.’
Lorenzo Sani, du groupe de réflexion sur le climat Carbon Tracker, a également été critique, déclarant que le plan était ‘ancré dans des hypothèses dépassées et trop optimistes’, ce qui risquait de ‘gaspiller l’argent des contribuables’ sur des projets ‘à haut risque’.
On peut supposer que les 23 auteurs d’une lettre adressée au secrétaire à l’énergie Ed Miliband le mois dernier ont également été tout aussi mécontents. Dirigés par des universitaires d’institutions telles que Manchester et Imperial College, ils lui ont demandé de ne pas prendre de décision tant que les projets n’avaient pas été ‘correctement évalués’.
Comme Parr, leur principale préoccupation était que le financement de la CSC ‘enfermerait le Royaume-Uni dans la production d’énergie à partir de combustibles fossiles bien après 2050’. Cela, ont-ils poursuivi, finirait par ‘déplacer une véritable production d’électricité zéro ou à faibles émissions de carbone’. Au lieu de cela, le gouvernement devrait ‘prioriser le financement […] pour permettre une transition plus rapide vers les énergies renouvelables’.
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