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juin 17, 2024 - 7:00am
D’ici quelques semaines, les élections seront terminées. Bien que les détails des résultats ne seront clairs qu’à ce moment-là, nous pouvons déjà repérer les tendances. Le Parti travailliste est sur le point de remporter une grande victoire, tandis que la droite risque d’être plongée dans le désarroi, en partie en raison de la disparité évidente entre le nombre de votes remportés par Reform UK et le nombre de sièges que le parti obtiendra. Cela pourrait diminuer le pouvoir parlementaire du parti mais alimenter ses arguments quant au prochain mandat parlementaire.
Reform vise à battre le record de 2015 de l’UKIP et à obtenir quatre millions de votes. Il s’agit d’un objectif audacieux, mais même si le parti échoue, il bénéficiera tout de même du soutien de millions d’électeurs britanniques. Cependant, à son retour au parlement, il sera peu représenté. Nigel Farage pourrait gagner à Clacton, mais peu de ses collègues entreront au parlement.
Les libéraux-démocrates, avec un soutien similaire mais plus clair, pourraient remporter 50 sièges ou plus. Le SNP, qui se présente uniquement en Écosse, pourrait remporter des dizaines de sièges avec moins d’un million et demi de votes. Même avec plusieurs millions de votes, il est très probable que Reform se retrouve sans aucun siège. Cependant, perdre à l’issue d’un scrutin uninominal majoritaire à un tour pourrait présenter une nouvelle opportunité pour le leader de Reform.
Nigel Farage a toujours su comment s’adresser à son public et comment tirer parti du soutien de ceux qui se sentent ignorés. Plus la disparité entre la part des voix de Reform et les sièges est grande, plus il se permet de mettre en avant l’injustice du système. Remporter des votes mais pas de places à Westminster lui permettra de souligner une fois de plus cela.
En effet, Farage a de l’expérience en la matière. La représentation proportionnelle lui a permis de faire connaître l’UKIP lors des élections européennes, et il a régulièrement soutenu un changement du système. Il a également critiqué l’utilisation généralisée des votes par correspondance, mettant en avant le potentiel de fraude. Observateur avisé de la politique américaine, il a également dû remarquer l’importance que Trump accordait à la contestation des élections, même s’il a lui-même déjà dissuadé l’ancien président de se concentrer sur le passé.
Avec une victoire du Parti travailliste qui dominera le récit politique, Farage devra trouver un nouveau moyen de cultiver sa popularité. Il ne peut pas attaquer Starmer de la même manière qu’il le fait avec les conservateurs et ne peut pas s’attendre à ce que le gouvernement change son comportement ou le soudoie. Le désenchantement pourrait être une raison de sa pertinence continue.
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