Après plus de 200 ans, la plus longue querelle culturelle de l’Occident pourrait enfin être sur le point d’être résolue. Selon un article exclusif du Guardian, les discussions entre le gouvernement grec et le British Museum concernant le retour potentiel des marbres du Parthénon à Athènes « avancent bien ».
Bien qu’un accord final ne soit pas imminent, ce développement est significatif. En effet, l’administration Starmer est plus ouverte à un éventuel déplacement des marbres que le gouvernement précédent, avec des rapports suggérant qu’elle considère un « prêt à long terme ». Cela signifie que le gouvernement travailliste ne s’opposerait pas si un accord final était atteint.
Depuis que Lord Elgin a découpé ces frises, métopes et frontons de leurs bases, avec la permission des Ottomans, et les a vendus au British Museum, l’opinion britannique est polarisée sur la possession de ces trésors entre deux grands groupes : ceux qui soutiennent que la campagne d’Elgin a en réalité sauvé ces marbres des Ottomans, et ceux qui estiment que ce qu’Elgin a fait était une profanation.
Lord Byron, dans Childe Harold’s Pilgrimage, a rendu un hommage ému au Parthénon dont les « sanctuaires en décomposition enlevés par des mains britanniques, qui auraient dû mieux veiller sur ces reliques près d’être restaurées » et a fustigé Lord Elgin en tant que « pilleur ». Au fil des ans, le point de vue fondamental de Byron selon lequel la Grande-Bretagne a commis un acte de vandalisme culturel qui devrait être restitué a été repris par des personnalités comme Christopher Hitchens et Stephen Fry. En effet, de nombreux Britanniques réalisent maintenant qu’il est politiquement incorrect de les appeler les « marbres d’Elgin ». Des sondages successifs de YouGov ont également indiqué qu’une majorité de Britanniques s’accorde à dire que les marbres devraient être rendus à la Grèce.
Les musées occidentaux ont été l’objet d’une multitude de revendications de la part de divers courants pour la restitution d’artefacts qui ont été pillés pendant la période coloniale à leurs « propriétaires légitimes ». De telles revendications inquiètent particulièrement le British Museum, car le musée estime que s’il cède sur les marbres du Parthénon, d’autres parties de sa collection seront vulnérables.
Mais le cas des marbres du Parthénon est sui generis. Bien qu’il y ait beaucoup de nationalisme ethnique grec impliqué, l’argument principal en faveur de leur réunification n’est pas basé sur le nationalisme culturel ou un besoin ridicule de la Grande-Bretagne de « se racheter » pour le pillage colonial de Lord Elgin ; les sculptures faisaient autrefois partie d’un tout singulier qui a été désintégré en la simple somme de ses parties. En d’autres termes, le cas de la réunification est artistique et humaniste. L’Allemagne et l’Italie ont déjà retourné des fragments des marbres à la Grèce pour aider au projet de réunification et de restauration du Musée de l’Acropole à Athènes, et la Grande-Bretagne devrait faire de même ; il n’est pas logique de déchirer et de maintenir séparée une œuvre d’art si glorieuse.
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