Le déclin de la social-démocratie est une tendance bien connue. Ce qui est moins évident — mais de plus en plus indéniable — c’est que la décomposition s’est étendue bien au-delà du centre-gauche conventionnel. Les Européens tournent désormais le dos à presque toutes les nuances de la politique progressiste.
En Allemagne, les co-dirigeants des Verts — Omid Nouripour et Ricarda Lang — viennent de annoncer leur démission conjointe. Supposément, le parti vert le plus puissant d’Europe, il est en train de perdre des voix rapidement : ayant été anéanti lors des récentes élections régionales, un sondage national vient de placer les Verts en dessous de 10% des voix. Pendant ce temps, le parti de gauche Die Linke est en voie d’extinction.
Dans les années 2010, il y avait de grands espoirs que des partis radicaux tels que Podemos en Espagne et Syriza en Grèce puissent capter le sentiment anti-establishment et fournir une alternative au populisme de droite. Aujourd’hui, cependant, Podemos est un fragment brisé, tandis que Syriza a vu son soutien tomber à un nouveau bas. En République d’Irlande, Sinn Fein a dégringolé de la première à la troisième place. Et en Grande-Bretagne, les Corbynistes ont d’abord été amis avec Keir Starmer — puis ont été purifiés sans pitié.
Lors des élections européennes de 2019, il y avait une ‘vague verte‘, avec divers partis de la gauche environnementaliste réalisant des gains. Maintenant, cependant, c’est une autre histoire. Les partis verts ne se fanent pas partout, mais à travers l’UE, la tendance générale est à la baisse. L’Allemagne est juste l’exemple le plus dramatique.
Se déplacer vers le centre ne semble pas être une stratégie réussie pour la gauche non plus. L’exemple contemporain le plus important de cela est Emmanuel Macron : anciennement socialiste, il a formé son propre mouvement modéré et, pendant un certain temps, a conquis tout sur son passage. Pourtant, maintenant il a été contraint de nommer un premier ministre conservateur — par Marine Le Pen, de toutes les personnes.
Quant à la gauche française restante — le Nouveau Front Populaire à quatre partis — les événements récents n’ont fait qu’exposer leur impuissance essentielle. Utilisés par Macron pour sauver sa peau lors des élections parlementaires de cette année, il les a maintenant laissés de côté, et il n’y a rien qu’ils puissent faire à ce sujet. Même lorsque la gauche ‘gagne’, elle perd.
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