Pour le Parti travailliste, les premières semaines de la campagne électorale générale ont été dominées par la controverse interne. Sir Keir Starmer a été contraint de répondre à des questions répétées de journalistes sur le processus de sélection des candidats du parti. Diane Abbott sera-t-elle candidate travailliste ? Pourquoi des députés de gauche et des candidats parlementaires ont-ils soudainement été informés qu’ils ne pouvaient plus se présenter pour le parti ?
Les réponses à ces questions peuvent s’expliquer par la faiblesse de Starmer, et non par sa force. Il a passé son leadership à aliéner les syndicats, à faire taire les critiques de gauche, à expulser les opposants et à bloquer l’ascension de rivaux potentiels. Pourtant, cette cruauté ne suggère pas nécessairement un leader qui contrôle son parti. La démission de Faiza Shaheen du Parti travailliste cette semaine, suite à son rejet en tant que candidate, est une preuve supplémentaire de cette fragilité.
Sous Starmer, le contrôle de la droite travailliste a été plus complet que sous tout autre chef de l’opposition, même Tony Blair. Il a constitué le cabinet fantôme le moins politiquement diversifié de l’histoire du Parti travailliste, et a imposé de façon bien plus agressive une discipline idéologique sur le Parti travailliste parlementaire actuel et futur (PLP). Lui et le Comité exécutif national (NEC) ont mené les sélections du Parti travailliste d’une main de fer.
Ce n’est pas le comportement d’un leader qui a confiance en lui. Le système électoral façon premier-qui-passe-la-ligne-d’arrivée tend à créer deux grands partis de gauche et de droite, plutôt qu’une collection de petits partis à orientation étroite. Sous un tel système, qui avantage le Parti travailliste, le parti a la responsabilité de représenter une gamme diversifiée d’opinions de centre-gauche. Le Parti travailliste doit être une large église — il ne peut pas être une secte, car le sectarisme détruira le parti à long terme.
Diriger cette coalition diversifiée d’idées et d’intérêts nécessite une gestion habile, et les meilleurs leaders travaillistes ont été ceux qui excellaient dans cette tâche. Clement Attlee et Harold Wilson ont tous deux constitué des cabinets contenant un large éventail de perspectives, réunissant des ministres de gauche et de droite du parti, des eurosceptiques et des europhiles, des partisans du désarmement nucléaire et des enthousiastes nucléaires, des faucons et des colombes, des dépensiers et des avares.
Cette approche est également vitale pour des raisons d’intérêt personnel une fois au pouvoir, car le Premier ministre travailliste peut alors s’assurer que les différentes tendances du parti partagent non seulement les succès mais aussi la responsabilité des échecs du gouvernement. Toutes les factions auront trempé leurs mains dans le sang proverbial.
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