Pourtant, l’échec de Cheatle va au-delà de sa réticence à assumer la responsabilité du quasi-attentat contre Trump. Depuis son entrée en fonction en tant que directrice en 2022, Cheatle a poursuivi des politiques qui n’ont pas réussi à résoudre les problèmes moraux endémiques du Secret Service et son besoin de recruter et de retenir les meilleurs éléments.

Une de ses priorités à cet égard a été sa promotion des initiatives dites ‘Diversité, Équité, Inclusion et Accessibilité’. Alors que Cheatle a légitimement cherché à remédier à la culture façon club pour hommes du Secret Service, il existe une perception générale au sein de la communauté fédérale de l’application de la loi que ses politiques ont conduit à des décisions d’embauche et de promotion basées davantage sur la compatibilité DEI d’un individu que sur le mérite. Alors que le Congrès enquête sur la culture et les politiques plus larges du Secret Service, les stratégies d’embauche interne et les dossiers sont susceptibles de faire l’objet d’un examen approfondi. Cheatle a peut-être réalisé que partir maintenant était la meilleure option pour éviter la tempête à venir.

Cependant, le plus gros problème de Cheatle réside dans son incapacité à endiguer le taux de rotation élevé du personnel du Secret Service. Chargé de protéger 36 individus 24 heures sur 24 et de garantir également la sécurité des chefs d’État en visite et de leurs conjoints, le Secret Service demande beaucoup à ses employés. La communauté des agents a donc été particulièrement alourdie par une charge de travail de plus en plus lourde. Les voyages fréquents à court préavis loin de la famille, les longues heures de service et une culture de gestion qui a traditionnellement pris plaisir à se débrouiller avec des ressources limitées ont tous contribué à miner le moral.

S’il y a une leçon principale à retenir de son court passage en fonction, c’est que Cheatle aurait dû demander plus d’argent au Congrès pour embaucher du personnel et pour obtenir son soutien pour modifier qui reçoit une protection et pourquoi. Elle aurait également dû se concentrer sur l’insertion des meilleurs candidats au Secret Service, plutôt que de jouer sur la politique identitaire du Parti démocrate. À moins que le prochain directeur ne change de cap, les défis plus profonds auxquels est confrontée cette agence importante resteront sans réponse. Et le risque d’un autre incident comme celui du 13 juillet ne fera que croître.