La situation politique à Westminster évolue à un rythme effréné, avec la popularité du Premier ministre chutant plus rapidement que prévu, même par ses plus grands détracteurs
Dans ce contexte tendu, le Parti conservateur, de plus en plus blessé, se montre de plus en plus impatient de voir son leader définir clairement ce qu’il défendra lors de la prochaine élection. L’objectif est de s’assurer qu’il récolte les fruits des échecs du gouvernement travailliste actuel, plutôt que ceux du dynamique Parti réformiste. Comme l’a récemment exprimé le commentateur William Atkinson, la politique se déroule désormais à « dix fois la vitesse », et Kemi Badenoch se doit de faire une « proposition substantielle ».
Cependant, Badenoch a pris soin de ne pas entrer dans ce terrain. Lors du concours de leadership des Tories, elle a pris un risque en ne répondant pas aux autres candidats avec une plateforme politique détaillée. Elle a esquivé les questions lors d’interviews récentes avec la BBC et The Spectator. Et dans les mois à venir, la pression augmentera sur elle pour commencer à préciser ce qu’un gouvernement conservateur ferait concrètement la prochaine fois.
Mais en excluant des propositions politiques détaillées pour les années à venir, le chef de l’opposition a indéniablement pris la bonne décision stratégique. Il y a seulement six mois, le parti a subi sa pire défaite électorale, en grande partie parce que le public ne croyait plus que le parti mettrait réellement en œuvre ses promesses politiques. Les électeurs, tout simplement, ne croient plus.
De plus, faire des engagements politiques globaux à ce stade ne résoudrait pas le principal problème auquel le parti est confronté. Dans un contexte où le public se déplace davantage vers la droite, les électeurs conservateurs ne sont pas convaincus que le Parti conservateur est encore le meilleur véhicule pour défendre leurs intérêts. Proposer de nouvelles politiques maintenant ne ferait que peu de différence pour les convaincre.
Plutôt que de faire des promesses politiques précipitées, Badenoch devrait viser trois objectifs principaux dans les deux prochaines années. D’abord, son parti doit redécouvrir l’art de défendre des idées basées sur des principes fondamentaux. Javier Milei en Argentine, Giorgia Meloni en Italie, Pierre Poilievre au Canada — ces leaders conservateurs ont réussi, entre autres, à communiquer leurs valeurs plutôt que de se contenter d’offrir des politiques spécifiques. Les électeurs conservateurs au Royaume-Uni souhaitent savoir que le Parti conservateur parle le même langage qu’eux, qu’il partage leurs convictions profondes.
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