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James Cleverly peut-il conquérir les Tories malgré leurs  divisions ?

The unity candidate could benefit from the present Conservative chaos. Credit: Getty

juillet 24, 2024 - 4:30pm

Le concours pour diriger des Tories est commencé. Les nominations officielles se terminent lundi, mais James Cleverly a déjà pris la parole dans les pages du Telegraph pour faire sa présentation et il n’y a aucun doute sur sa position. « Dans l’opposition, nous devons être unis et disciplinés », dit-il. Nous devons « présenter une offre d’unité, de sécurité et de prospérité ». Pour appuyer son propos, il affirme qu’il « peut unir le Parti conservateur », et a accompagné le lancement de sa candidature avec une vidéo soignée dans laquelle il met en avant ses origines modestes et ses qualifications d’homme du peuple. 

Cleverly, ancien secrétaire aux Affaires étrangères et secrétaire à l’Intérieur, attribue le pire résultat électoral de l’histoire du Parti conservateur à « des querelles internes, à l’introspection et à des manœuvres internes » au sein du gouvernement. En réalité, ce n’étaient que des effets secondaires et le résultat d’un malaise plus profond. Étant donné la mission claire de 2019, pourquoi son parti a-t-il élu trois leaders lamentables d’affilée — chacun d’entre eux affirmant que le Mur Rouge doit mourir [NDT : le Mur Rouge désigne les circonscriptions électorales des Midlands and du nord de l’Angleterre historiquement favorables au parti travailliste] ? Cleverly ne donne aucun indice. 

Dans une compétition très serrée, le pire des trois était Liz Truss, dont il était l’allié. Elle l’a récompensé par une promotion spectaculaire au Foreign Office. Pas étonnant qu’il ne veuille pas que son parti se concentre sur le passé. Quant à sa vision de l’avenir, ce n’est rien de plus que la soupe libertaire light qui laisse les Conservateurs sans cap depuis des années. Par exemple, il préconise des « impôts plus bas, avec un État plus petit », mais aussi « une augmentation des dépenses de défense à 3% du PIB ». Il favorise « la stimulation par la déréglementation » tout en promettant de protéger la sacro-sainte ceinture verte contre « l’étalement urbain ». Il veut un « sens national de la mission » basé sur un « rêve économique d’aspiration ». Étonnamment, il accuse le Labour d’incohérence idéologique dans son article du Telegraph. 

Ce message qui s’adresse à tout le monde pourrait bien voir Cleverly élu leader. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’un candidat affable et traditionnel remporte la couronne des Tories. C’est arrivé en 1997, lorsque l’archi-europhile Ken Clarke et l’archi-eurosceptique John Redwood ont été écartés au profit du candidat du compromis, William Hague. Cleverly espère réussir le même tour de force, en utilisant ses références pro-Brexit pour se positionner à droite des partisans du maintien dans l’UE comme Tom Tugendhat tout en se déplaçant à gauche de Kemi Badenoch et Robert Jenrick. 

Bien sûr, chaque course pour la tête du parti est différente, non seulement en fonction des candidats, mais aussi du format du concours. En 1997, tout s’est réglé parmi les députés en quelques semaines. Mais en 2024, c’est une affaire beaucoup plus compliquée et longue. Après la clôture des nominations, les candidats s’affronteront tout l’été. En septembre, ils seront réduits à quatre demi-finalistes, qui feront ensuite valoir leur point de vue dans des discours lors de la conférence annuelle du parti. Ensuite, les députés choisiront deux finalistes pour aller de l’avant vers un vote des membres du parti, dont le vainqueur sera annoncé le 2 novembre. 

La comparaison la plus proche est donc non pas avec 1997, mais avec 2005 — la dernière fois que les Tories ont utilisé ce format de « concours de beauté » pour choisir un leader. Les discours seront cruciaux. En 2005, David Davis était le grand favori, mais son discours de conférence est tombé à plat. Il aurait dû être le candidat le plus radical et excitant, mais il a lassé les délégués avec un message de prudence, unissez-vous derrière moi, pas très différent de celui de Cleverly. David Cameron, en revanche, a tenu le meilleur discours de sa vie, mettant son parti au défi sur ses défauts les plus profonds et sa complaisance habituelle, mais l’inspirant également à faire mieux. Le contraste entre les deux a transformé la course. 

Cleverly ferait bien d’apprendre les leçons du passé. Ce n’est pas un mauvais orateur, mais il a besoin d’avoir quelque chose à dire. Jusqu’à présent, il n’en a pas assez. 


Peter Franklin is Associate Editor of UnHerd. He was previously a policy advisor and speechwriter on environmental and social issues.

peterfranklin_

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