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Israël déclarera-t-il la guerre à grande échelle contre le Hezbollah ?

Un homme regarde la fumée s'élever après une frappe aérienne israélienne dans le village libanais de Qsair, au sud, le 25 août 2024, au milieu des escalades des tensions transfrontalières alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas dans la bande de Gaza. (Photo par AFP) (Photo par -/AFP via Getty Images)

août 26, 2024 - 12:00pm

Hier matin, le Hezbollah a tiré une salve de roquettes et de mortiers depuis le sud du Liban vers des positions militaires israéliennes le long de la frontière entre les deux pays. Le groupe a justifé les frappes comme une revanche pour l’assassinat par les forces de défense israéliennes du commandant du Hezbollah Fuad Shukr le mois dernier.

Le Hezbollah affirme avoir réussi à tirer 320 roquettes et drones sur Israël. L’IDF soutient que le nombre est bien inférieur et a répondu presque immédiatement par des frappes d’artillerie ciblant les sites de lancement au Liban et des postes d’observation spécifiques du Hezbollah près de la frontière.

Elle a également utilisé environ 100 avions pour mener une série de frappes aériennes préventives sur 40 cibles supplémentaires plus profondément à l’intérieur du territoire libanais, détruisant des milliers de lance-roquettes du Hezbollah, grâce à des renseignements selon lesquels le groupe prévoyait une énorme attaque contre Israël.

Alors que le Hezbollah et ses alliés du Amal ont déclaré que trois de leurs combattants avaient été tués, l’IDF aurait perdu un soldat. Il semble également que le Hezbollah ait réussi à tuer quelques poules, ce qui a suscité beaucoup de moqueries en ligne sur l’assassinat de ‘poules sionistes’, avec des mèmes du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, déguisé en Colonel Sanders de KFC.

Cela rappelle le désormais célèbre ‘incident’ du ‘dauphin sioniste‘. Le 19 août 2015, la brigade al-Qassam du Hamas a affirmé avoir capturé un dauphin portant des caméras et divers équipements technologiques au large de la côte de Gaza. ‘Israël ne s’est pas arrêté aux attaques sanglantes contre la bande de Gaza,’ tonnait le quotidien palestinien al-Quds. ‘Maintenant, il a recruté un animal aquatique, le dauphin, connu pour son amitié avec les humains, pour des opérations visant à tuer les commandos navals de la brigade Qassam.’ Tsahal a refusé de commenter.

Le Hezbollah représente un problème sérieux pour Israël. Ses capacités militaires dépassent de loin celles du Hamas — il dispose d’un arsenal estimé à plus de 100 000 roquettes et missiles, dont certains ont la capacité d’atteindre profondément le territoire israélien. Lorsque j’étais en Israël pour la dernière fois, j’ai visité la frontière nord du pays, qui reste largement déserte ; des milliers de personnes avaient été ordonnées de fuir en raison des tirs de roquettes. Cela donne au Hezbollah un contrôle de facto sur qui vit dans cette partie du pays, ce qui est clairement quelque chose qu’aucun État ne peut accepter.

Israël considère le Hezbollah comme probablement la plus grande menace directe pour sa sécurité. Des sources politiques me disent que beaucoup au sein de l’IDF pensent qu’il est temps d’éliminer le groupe une bonne fois pour toutes. Après l’attaque, le Hezbollah a clairement déclaré ‘la fin’ de la première phase de la riposte pour Shukr.

En ce moment, la dissuasion israélienne semble avoir été rétablie. La ‘vengeance’ du Hezbollah a principalement été infligée aux poules. Malgré les nombreux vœux de représailles de l’Iran pour l’assassinat du chef du Hamas Ismael Haniyeh à Téhéran le mois dernier, aucune action contre Israël ne s’est encore matérialisée.

Mais, comme toujours, le risque qu’une guerre que personne ne veut devienne inévitable par erreur de calcul, jeu de pouvoir ou stupidité manifeste demeure. Bien sûr, une telle guerre ne se limiterait pas à Israël et au Hezbollah, entraînant inévitablement la région et ensuite les grandes puissances mondiales. Et c’est quelque chose qui doit être évité à tout prix.


David Patrikarakos is UnHerd‘s foreign correspondent. His latest book is War in 140 characters: how social media is reshaping conflict in the 21st century. (Hachette)

dpatrikarakos

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