Il y a peu de choses plus prévisibles pour un nouveau gouvernement qu’une répression sur les prestations. Ce week-end, le Parti travailliste a dévoilé sa stratégie pour résoudre ce problème, promettant de réduire le budget en ramenant des milliers de personnes sur le marché du travail, en luttant contre la fraude et en compliquant le maintien sous assistance de l’État. Dans une tribune publiée dans The Mail on Sunday, Keir Starmer a s’est engagé à adopter une approche de « tolérance zéro » envers les fraudeurs des prestations. Le fait qu’il s’agisse d’un projet gouvernemental aussi ancien souligne sa complexité, mais le Parti travailliste pourrait rencontrer des difficultés à concilier cette approche avec les attentes de certains de ses partisans, tant au Parlement que dans l’électorat plus large.
Instinctivement, beaucoup associent la réduction des prestations à une politique conservatrice. Certes, les conservateurs cherchent généralement à les réduire, et la période d’austérité a été marquée marquée par des coupes drastiques et l’augmentation des barrières à la demande de prestations. Pourtant, la fin de leur mandat a vu une augmentation du chômage, notamment parmi les travailleurs plus âgés et ceux atteints de maladies après la pandémie de Covid-19. Cela pose un dilemme pour le parti de Starmer. La facture des prestations ne cesse d’augmenter, et il est difficile de la réduire sans procéder à des coupes ailleurs, augmenter les impôts ou recourir à l’emprunt. Ce défi est central pour le Parti travailliste, qui cherche à alléger la pression fiscale.
Cependant, c’est un problème politiquement délicat pour eux. L’opinion publique sur les prestations est souvent contradictoire : les électeurs estiment qu’il est trop facile d’y accéder, tout en considérant que la plupart des bénéficiaires méritent ce soutien. Bien que le montant total des dépenses en prestations soit impopulaire, que une majorité pense ces aides sont trop limitées plutôt que trop généreuses. Ce dilemme est encore plus complexe pour le Parti travailliste en raison de la répartition politique de ces opinions : parmi ses partisans de 2024, certains souhaitent assouplir les conditions d’accès, tandis que d’autres préfèrent les rendre plus strictes.
Cette dynamique est relativement évidente. Lors des élections générales de juillet, le Parti travailliste a attiré de nombreux électeurs de droite, généralement sceptiques à l’égard des prestations. Par ailleurs, une partie de l’électorat de gauche, issue de la classe ouvrière, exprime une frustration face à des revenus modestes qui semblent à peine supérieurs à ce que d’autres reçoivent sous forme d’aides. Le défi du parti est d’équilibrer ces tensions avec le soutien des électeurs qui dépendent des prestations, ainsi que celui des classes moyennes de gauche-libérale, largement favorables à un État-providence sans réserve.
Beaucoup de ces derniers groupes ont soutenu le Parti travailliste précisément parce qu’ils pensaient que Starmer adopterait une position plus souple sur les prestations. Ils s’opposent non seulement aux coupes budgétaires, mais également aux obstacles imposés pour accéder aux aides.
L’utilisation par le dernier gouvernement de sanctions et de « coachs de travail », par exemple, leur semblait cruelle et méritait d’être abolie. Ces électeurs risquent donc de ne pas être impressionnés par une approche plus stricte du Parti travailliste. Il en va de même pour les députés travaillistes qui ont passé des années à critiquer les politiques conservatrices en matière de prestations et à défendre les bénéficiaires.
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