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Justin Trudeau fait face à une mutinerie au sein du Parti libéral

Justin Trudeau, le premier ministre du Canada, lors d'une conférence de presse à Montréal, Québec, Canada, le jeudi 28 septembre 2023. Northvolt AB de Suède a déclaré que l'énergie propre et l'accès à des matières premières critiques, ainsi que des subventions généreuses, ont influencé sa décision de choisir un site près de Montréal pour sa première usine de batteries de véhicules électriques en Amérique du Nord. Photographe : Andrej Ivanov/Bloomberg via Getty Images

octobre 14, 2024 - 10:00am

Un nombre croissant de députés du caucus libéral du gouvernement de Justin Trudeau s’organisent en vue d’une révolte au sein du parti pour évincer le Premier ministre impopulaire, selon des sources médiatiques canadiennes. Un document top secret exhortant le leader à démissionner aurait circulé parmi les législateurs libéraux depuis la défaite électorale surprise du gouvernement dans l’ancienne forteresse de Toronto—St Paul cet été. Cela a été suivi d’une autre perte cuisante à Montréal le mois dernier, ce qui n’a fait que renforcer l’argument des rebelles en faveur d’un changement de leadership.

Bien que le bureau du Premier ministre ait pu anticiper et réprimer le dernier tour de dissidence ouverte immédiatement après ces revers politiques, les signataires du document — composés d’environ 20 députés — gardent leurs noms et les détails de leur message sous le plus strict couvert de confidentialité. Supposément, le plan était de garder le silence ‘jusqu’à ce que [les conspirateurs] aient la force du nombre’, mais une réunion controversée du caucus mercredi dernier et maintenant ces dernières révélations ont alerté le Premier ministre et ses alliés sur la gravité du mécontentement. La ministre du Commerce Mary Ng, qui a appris l’intrigue en accompagnant le Premier ministre de retour d’un sommet en Asie, a rassuré les journalistes en affirmant qu’elle croyait que son patron avait encore suffisamment de soutien au sein du caucus pour continuer en tant que leader, bien que Trudeau lui-même soit jusqu’à présent resté silencieux.

Cette tourmente survient alors que la fortune du parti au pouvoir semble être en chute libre, avec des données de sondage constamment médiocres depuis bien plus d’un an, donnant l’impression qu’il se dirige vers un effondrement catastrophique lors de la prochaine élection. Abacus Data montre que les conservateurs de Pierre Poilievre sont en passe de remporter 43 % des voix nationales contre 22 % pour les libéraux. Pour mettre cela en perspective, Trudeau a remporté son premier et unique gouvernement majoritaire en 2015 avec 39 % des voix.

De plus, un modèle de carte électorale utilisant ces données illustre la profondeur des problèmes des libéraux : il montre la région du Grand Toronto, riche en voix, où les élections canadiennes se gagnent ou se perdent, submergée par une vague bleue conservatrice — et le nombre de sièges libéraux réduit à un. Si ces projections se maintiennent, les libéraux seront en passe de subir peut-être leur pire défaite de l’histoire. Le remplacement tardif du président de campagne vétéran Jeremy Broadhurst par un autre pilier du parti, Andrew Bevan, ne fera probablement pas grand-chose pour inverser ces tendances, qui se sont développées sur plusieurs années.

Les commentateurs ont souligné l’accumulation de scandales éthiques, une immigration mal gérée et une politique climatique, le mécontentement parmi les jeunes concernant le logement et la réforme électorale, ainsi qu’une crise générale du coût de la vie comme raisons de la forte baisse des chances du gouvernement de se faire réélire.

Et bien que la prochaine élection ait été prévue pour fin 2025 — ce qui pourrait théoriquement donner au gouvernement libéral minoritaire une année supplémentaire de répit — la fin de son accord de gouvernance avec les Néo-Démocrates, les tentatives constantes des Conservateurs de pousser des votes de confiance, et les demandes de plus en plus coûteuses du dernier parti d’opposition avec lequel ils pourraient conclure un accord (le Bloc Québécois séparatiste), rendent une élection anticipée beaucoup plus probable. Cependant, si le complot actuel réussit, Trudeau pourrait plutôt être mis à l’écart par ses propres députés craintifs et épuisés. Ce serait une fin miséricordieuse à une carrière politique qui a duré bien trop longtemps.


Michael Cuenco is a writer on policy and politics. He is Associate Editor at American Affairs.
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