‘Tout le monde peut dénoncer, mais il faut une certaine ingéniosité pour se rétracter.’ Ces mots, attribués à Winston Churchill, pourraient également s’appliquer à la nièce de Marine Le Pen Marion Maréchal. En 2022, après un bref passage dans le secteur privé, elle est revenue en politique, mais pour soutenir Éric Zemmour plutôt que sa tante. Cependant, lors des élections anticipées plus tôt cette année, elle était revenue dans le giron des Le Pen, quittant bruyamment la Reconquête de Zemmour tout en emportant du personnel et un supposé 500 000 € de fonds du parti avec elle.
Maintenant, Maréchal a pris l’étrange décision de fonder un nouveau parti, Identité-Libertés (IDL), avec pour objectif déclaré de structurer la coalition entre Le Pen, Jordan Bardella et Eric Ciotti, l’ancien chef des Républicains qui a jeté son dévolu sur le Rassemblement National plus tôt cette année.
Une des raisons probables derrière la naissance de l’IDL est que Maréchal souhaite que son mouvement fasse avancer la position de la ‘Droite civilisationnelle’. Nicolas Bay, l’un des deux autres eurodéputés qui a rejoint Maréchal dans la création de ce parti, a proposé cette Droite civilisationnelle comme une politique qui abandonne certains des principes du républicanisme français, tels que laïcité, au profit du nationalisme chrétien. Selon Bay, ce système de croyance s’oppose au mariage homosexuel, à l’adoption par des homosexuels et — en lisant entre les lignes — à l’avortement. Bay et Maréchal, tous deux déserteurs de la Reconquête, ont plaidé pour la remigration — la déportation massive d’immigrants de France.
Cette branche de la Droite adopte également une ligne fondamentalement néolibérale en matière d’économie. Comme l’a décrite Maréchal, elle est ‘antiwoke, anti-assistance et anti-escroquerie fiscale’, et croit que la politique publique et la comptabilité françaises ont été corrompues par le ‘socialisme mental’. Cela n’est pas si différent de la ligne que le RN a choisie dans sa tentative de normaliser, mais le parti maintient un engagement à abandonner la réforme de l’assurance chômage austéritaire de Macron. Avec ce nouveau véhicule politique, Maréchal peut donner plus de visibilité à des positions qui sont à droite de la ligne Le Pen et diffèrent de la conception nationaliste laïque du républicanisme français du RN, tout en restant dans la tente.
Ce sont les motivations idéologiques derrière le parti, reconstituant la ligne zémouriste au sein du RN, que Maréchal a justifiée en affirmant qu’elle n’a pas changé et qu’elle a toujours préféré travailler avec quiconque a offert l’unité à droite.
Mais un certain cynisme est également évident dans son mouvement. Maréchal insiste sur le fait que Le Pen doit rester la candidate pour 2027. Bien qu’il soit peu probable qu’elle représente une menace pour la candidature de sa tante, Maréchal planifie manifestement un avenir post-Marine.
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