Les 11 derniers mois ont été marqués par des milliers de décès en Israël et à Gaza, tandis que de nombreux faux espoirs d’un cessez-le-feu ont rapidement été anéantis. Pourtant, les rapports d’hier détaillant le meurtre de six des derniers otages retenus par le Hamas, quelques heures avant leur découverte, ont suscité une horreur et une douleur particulières.
Il est évident depuis un certain temps que peu, voire aucun, des otages restants ne sera récupéré vivant par des moyens militaires. Et alors que les combats se poursuivent, beaucoup en sont venus à la conclusion que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a effectivement accepté les décès des otages restants comme un coût acceptable pour continuer la guerre.
Il y a à peine quelques jours, lorsque Netanyahu a informé le cabinet de guerre qu’il n’accepterait pas que les troupes de l’IDF quittent le ‘Corridor de Philadelphie’ entre Gaza et l’Égypte, le ministre de la Défense Yoav Gallant lui a dit que cela signifierait sacrifier les otages restants. Bibi est rapporté avoir répondu que ‘c’est la décision’ qu’il a prise.
Certains des proches des morts ont explicitement blâmé Netanyahu pour les meurtres de leurs proches, et des manifestations de masse ont éclaté à travers le pays. À Tel Aviv, des manifestants bloquent la route principale de la ville, tandis qu’à Jérusalem, des milliers ont manifesté devant le bureau du Premier ministre. À Haïfa, des milliers ont bloqué un carrefour majeur de la ville, érigeant des barricades avec des pneus enflammés.
Le dernier outrage a même poussé l’Histadrut – l’équivalent israélien du TUC ou de l’AFL-CIO – à appeler à une grève générale, exigeant un cessez-le-feu immédiat et la fin de la guerre.
C’est significatif, car les syndicats israéliens sont traditionnellement de droite, avec des liens étroits avec le parti Likoud de Netanyahu. Et une grande partie de leur base est composée d’électeurs de la classe ouvrière mizrachi qui sont particulièrement susceptibles de soutenir Bibi, et qui privilégient la poursuite de la campagne à Gaza même au détriment du sauvetage des otages.
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