Le calme n’aura pas duré longtemps. Juste une semaine après des élections générales au cours desquelles Reform UK a obtenu plus de 14 % des voix et cinq députés, le parti insurgé a déjà sombré dans la désunion, la division et la dispute.
Ben Habib a annoncé hier sur les réseaux sociaux : « Je viens d’être informé par Nigel Farage que Richard Tice prend la relève en tant que vice-président du parti. Par conséquent, je n’occupe plus ce poste. Je réfléchis à ma position de manière plus générale à la lumière de ce changement ». Il a ajouté, de manière inquiétante : « Je vais réfléchir à tout cela. »
Ce n’est pas le premier signe que les membres de Reform souffrant à la fois de divergences d’opinions et d’une incapacité à rester hors de l’œil du public. En février, après les commentaires controversés de Lee Anderson sur les ‘islamistes’ contrôlant le maire de Londres Sadiq Khan, Tice — qui était alors le leader de Reform — s’est montré satisfait d’accueillir l’ancien conservateur dans le parti et a déclaré que : « Lee parle pour des millions de personnes choquées par ce qui se passe dans notre pays. »
En revanche, Habib a commenté qu’il est ‘assez circonspect’ quant à la perspective qu’Anderson rejoigne le parti. Plus récemment, Habib a été contraint d’insister sur le fait que le parti soutenait effectivement le Traditional Unionist Voice, malgré le soutien de Farage à des candidats rivaux du Democratic Unionist Party.
Outre le fait de démontrer des failles au sein du parti, la destitution de Habib témoigne d’un autre problème qui afflige Reform. Un parti dont la fortune électorale n’a décollé qu’après le retour de Farage en tant que leader et qui a été construit autour du culte de son charismatique porte-parole dépend, sans surprise, de ses caprices et de ses fantaisies. Cela avant même de se pencher sur la structure de gestion de Reform, qui est enregistrée en tant que société à responsabilité limitée avec Farage étant le seul ‘individu ayant un contrôle significatif’ répertorié.
Ce ‘contrôle significatif’ s’est traduit par le style de gestion de Farage. Il a évincé Tice de son poste de leader après avoir passé une journée à boire au pub, promener son chien et pêcher, et aussi réfléchir. Selon des informations, il n’a informé Tice que quelques heures avant l’annonce publique, l’ayant exclu d’une réunion précédente avec les principaux conseillers. Farage était particulièrement défensif quant à la prise de pouvoir, demandant à un journaliste : « Pensez-vous qu’il a été intimidé ou contraint ou quelque chose comme ça ? » Pas étonnant que la déclaration de Habib inclue ses ‘préoccupations de longue date concernant le contrôle du parti et les processus décisionnels’ en son sein.
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