L’aura des débats télévisés doit plus à la fiction qu’à la réalité. Les destructions préparées à l’écrit façon The West Wing sont rares. Au lieu de cela, il est plus probable d’assister à une compétition qui fait simplement appel à des opinions partisanes préexistantes. Au lieu de démolitions percutantes, les candidats ont tendance à être défensifs et à répéter autant que possible leurs lignes préparées. Ce soir n’a pas vraiment fait exception.
Sunak, l’homme ayant le plus à gagner, avait bien préparé son discours. Son message n’était pas seulement clair mais répétitif : il s’intéresse à l’avenir, pas au passé. Il s’est présenté comme un homme avec un plan clair et des actions audacieuses, peu importe le bilan des conservateurs. Les slogans, ainsi qu’une remarque sur les augmentations d’impôts du Parti travailliste, ont fusé à toute vitesse. Il a assuré que Starmer n’a pas de plan, le poussant à donner des détails sur la façon dont il gérerait des problèmes comme les grèves du NHS.
Starmer avait ses propres slogans. Il a mentionné son enfance humble, le travail de son père dans une usine et le travail de sa femme pour le NHS. Sa capacité à se connecter à la population a été un thème clé, suscitant des comparaisons implicites avec l’origine aisée du Premier ministre. À cela se sont ajoutées les attaques attendues sur le temps passé par les conservateurs au gouvernement, les listes d’attente croissantes du NHS ou encore le fiasco de Liz Truss. « On vit tous avec les conséquences », a-t-il dit à propos du bilan des conservateurs.
En dehors de cela, le format a nui à l’événement. Les questions étaient souvent trop longues, et trop peu de temps était alloué aux réponses. Ce débat a davantage ressemblé à un combat pour se faire entendre, sans le temps nécessaire pour présenter des réponses réfléchies. Les questions politiques se sont succédé rapidement, sans que le temps alloué ensuite ne permette d’obtenir des détails ou de remettre en question les chiffres.
Cependant, sur l’aspect du ton, le leader du Parti travailliste a eu l’avantage. Sunak a semblé souvent irritable. Il a dépassé les limites de temps et a refusé d’être contenu par Julie Etchingham, la modératrice. Invité à compatir avec ceux qui luttent contre la crise du coût de la vie, il n’a pas tout à fait trouvé le bon ton. Pour Starmer, c’était plus naturel, tout comme son ‘Non’ lorsqu’on lui a demandé s’il utiliserait des soins de santé privés pour un proche malade.
Aucun de deux n’ayant particulièrement brillé, il n’y a pas eu de vainqueur évident de ce débat. En studio, Starmer a semblé prendre le dessus puisqu’il a suscité le plus d’applaudissements. Chez les électeurs, qui représentent la majorité de son vote, globalement et sur presque tous les sujets, il est probable que l’avis soit similaire. Lors d’une occasion où Sunak aurait pu combler son retard, il n’a pas réussi à le faire ; ses réponses ne menant nulle part au-delà du vote de base des personnes âgées fortunées.
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