Le deuxième mandat d’Ursula von der Leyen en tant que présidente de la Commission européenne n’est même pas encore lancé, et pourtant la nomination de sa nouvelle équipe dirigeante est déjà entachée de problèmes. Les nominations au Collège des commissaires de l’UE ont sombré dans le chaos ce matin, lorsque Thierry Breton — l’un des commissaires les plus reconnaissables et influents de l’UE durant le premier mandat de von der Leyen — a démissionné en raison de son ingérence présumée pour empêcher sa réélection. Cela ne présage rien de bon pour les cinq années à venir.
Dans une lettre de démission publiée sur X, Breton n’a pas précisé la nature de la pression exercée par von der Leyen sur la France, disant seulement que la présidente de la Commission était motivée par ‘des raisons personnelles dont vous n’avez en aucun cas discuté directement avec moi’. Paris a déjà annoncé l’ancien ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné comme remplaçant de Breton.
Breton se considère clairement comme la victime d’un complot. En vérité, son mandat tumultueux en tant que commissaire au Marché intérieur a peut-être donné à von der Leyen une raison suffisante de demander un candidat alternatif. Sa décision de se rebeller en menaçant Elon Musk au sujet de ‘discours de haine’ en relation avec l’interview de Donald Trump sur X a été un but contre son camp qui a exposé l’UE à des accusations d’ingérence électorale. Dans sa lettre de démission, Breton n’a fait aucune tentative pour dissimuler l’animosité entre lui et son ancienne patronne, qualifiant le mouvement de von der Leyen contre sa réélection de ‘témoignage supplémentaire d’une gouvernance douteuse’.
Cette querelle illustre la tendance à la rivalité personnelle et aux manœuvres sordides parmi des fonctionnaires sans mandat populaire pour façonner la politique de l’UE. Travailler ensemble au sein de la Commission ne transforme guère les politiciens de groupes idéologiques rivaux en alliés ; Breton a ouvertement remis en question le droit de von der Leyen à un deuxième mandat durant sa campagne de réélection, disant que son Parti populaire européen ne ‘semblait pas croire en son propre candidat’.
Cependant, cette rivalité personnelle mesquine masque des préoccupations plus sérieuses concernant le style de leadership de von der Leyen alors qu’elle entame un deuxième mandat. L’Allemande a déjà retardé la présentation de ses nouveaux commissaires proposés dans le cadre d’une initiative pour l’égalité des sexes, qui a vu les États membres sous pression pour remplacer des candidats masculins par des candidates féminines. L’affirmation de Breton selon laquelle, en échange de son éviction, von der Leyen ‘a offert, en tant que contrepartie politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France’ fait suite à des rapports d’ingérences similaires dans d’autres nominations.
Dans le cadre de l’engagement de von der Leyen à réaliser une ‘Union de l’Égalité‘, offrir aux pays des portefeuilles de commissaire plus attrayants en échange de la nomination de candidates féminines est apparemment devenu une pratique standard. Cette approche est revenue hanter von der Leyen. Exiger le remplacement du candidat masculin initial de la Slovénie a plongé le pays dans le tumulte et retardé l’annonce de ses nouveaux commissaires, l’opposition du pays bloquant le processus de nomination et accusant le gouvernement de céder à ‘l’humiliation de la Slovénie’.
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