La nuit dernière, Donald Trump a annoncé un changement radical dans le domaine de la science et de la santé publique aux États-Unis. Fidèle à sa promesse de campagne, il a nommé Robert F. Kennedy Jr. au poste de secrétaire du Département de la santé et des services sociaux (HHS), le plus grand département fédéral, avec un budget annuel de 1,7 trillion de dollars et plus de 80 000 employés. En réponse à cette nomination, Kennedy a promis de « rassembler les plus grands esprits en science, médecine, industrie et gouvernement pour mettre fin à l’épidémie de maladies chroniques », tout en s’engageant à « éradiquer la corruption » et à rétablir des normes scientifiques rigoureuses basées sur des preuves.
Les médias de gauche, tels que Atlantic, Washington Post, PolitiFact, et Forbes — ainsi que l’establishment médical majoritairement aligné sur la gauche, n’ont pas tardé à critiquer cette nomination. Recourant à des citations sélectives et à des analyses ciblées, ils tentent de discréditer Kennedy en insistant sur ses prises de position parfois controversées, notamment sur les vaccins ou le SIDA. Pourtant, cette focalisation sur certains aspects de ses déclarations néglige l’essentiel de ce qui explique son attrait : les politiques anti-science et autoritaires des années Covid. En conséquence, ils manquent ce qui compte le plus dans le phénomène Kennedy : son agenda de réforme largement attrayant et totalement centriste.
Cette réaction instinctive de l’establishment masque un dilemme crucial pour le secteur médical : doivent-ils s’ériger en défenseurs d’un statu quo de plus en plus contesté ou saisir l’occasion offerte par l’agenda de réforme de Kennedy ? Ce programme, dans ses grandes lignes, reflète de nombreuses préoccupations que ces institutions expriment depuis des années. Ignorer cette convergence pourrait s’avérer politiquement et stratégiquement risqué.
Les responsables médicaux ont échoué gravement durant l’ère Covid en soutenant les confinements, les fermetures d’écoles, le port de masques pour les tout-petits et les mandats sanitaires. Leur soutien à des politiques anti-science a causé d’énormes dommages sanitaires et sociaux, dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui. L’élection présidentielle américaine de 2024 a marqué un rejet de cet establishment en faveur de réformes profondes. Il n’est donc pas surprenant que ceux qui ont défendu ces mesures contestées s’opposent désormais au changement avec véhémence.
La dégradation du système de santé, accumulée sur des décennies, est devenue flagrante. Les National Institutes of Health (NIH), dont le budget annuel s’élève à 45 milliards de dollars, ont orchestré sous la direction de Francis Collins et Anthony Fauci une massive suppression du débat scientifique et de la recherche. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont exagéré les risques et ont émis des recommandations politiques souvent dénuées de preuves, justifiant des mandats de vaccination inédits. Les conflits d’intérêts de la Food and Drug Administration (FDA) avec l’industrie pharmaceutique ont conduit à l’approbation précipitée de vaccins et de traitements basés sur des des modélisations erronée. Et l’administration Biden a poussé tout cela avec des campagnes de relations publiques orchestrées, diffusant mensonges et désinformation.
Il est clair que le statu quo n’est plus tenable. La confiance des Américains envers leurs médecins et hôpitaux a plongé de 71 % à 40 % entre 2020 et 2024, selon une étude publiée en juillet dans le JAMA. Un réalignement politique de l’ère Covid a facilité la victoire électorale de Trump la semaine dernière, avec une coalition qui comprenait des libéraux de gauche désenchantés qui ont rejeté le pouvoir centralisé des bureaucrates scientifiques et ont trouvé un allié en Kennedy. Pourtant, les responsables continuent de nier leur propre culpabilité, évitant de se regarder dans le miroir.
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