Vance croit fermement en la nécessité pour les États-Unis de ‘stopper les tueries’ en exhortant l’Ukraine à conclure un accord de paix avec la Russie, même si cela signifie faire des compromis sur le territoire. Il ne croit pas que cela encouragera le Kremlin à prendre plus de territoire ukrainien et à envahir d’autres pays européens. « Si vous regardez la taille des forces armées russes, si vous regardez ce qui serait nécessaire pour conquérir toute l’Ukraine, sans parler d’aller plus à l’ouest en Europe, je ne pense pas que Poutine ait démontré la capacité de réaliser ces objectifs impérialistes, en supposant qu’il les a réellement », a déclaré Vance à NBC News.

Vance a également repris la vision de longue date de Trump selon laquelle les membres de l’Otan ne dépensent pas assez pour la défense et doivent commencer à assurer leur propre sécurité. « Les États-Unis ont fourni une couverture de sécurité à l’Europe pendant bien trop longtemps », a écrit Vance dans le Financial Times en février. Comme Trump, il n’est bien sûr pas un pacifiste. Mais il n’est pas non plus un non-interventionniste, ayant prôné une approche belliqueuse vis-à-vis de pays comme la Chine et l’Iran — tout comme Trump.

Mais ils adhèrent tous les deux à une vision du monde beaucoup plus réaliste que le globalisme libéral de Biden, qui justifie l’interventionnisme américain dans tous les coins de la planète au nom du maintien de l’hégémonie américaine. La vision de Trump « reconnaît que nous sommes dans une ère de multipolarité croissante, et vous ne pouvez pas lutter contre cela — vous devez y faire face », a déclaré Vance à l’écrivain Sohrab Ahmari plus tôt cette année. Ainsi, en choisissant Vance comme candidat à la vice-présidence, Trump signale qu’il est sérieux au sujet du désengagement de l’Europe, de la fin de la guerre en Ukraine et de la poursuite d’une politique étrangère (légèrement) moins imprudente en général.

Alors pourquoi cela serait-il une ‘tragédie’ pour l’Europe ? Au contraire, cela devrait être vu comme une opportunité — non seulement de mettre fin à un conflit qui s’est avéré être un désastre économique, géopolitique et sécuritaire pour le continent, mais aussi à la vassalité de longue date de l’Europe envers les États-Unis et de lui permettre d’enfin développer sa propre autonomie stratégique.

Malheureusement, les dirigeants européens semblent souffrir d’un grave syndrome de Stockholm. Ils ont tellement intériorisé leur rôle de soumission impériale qu’ils sont terrifiés à l’idée de prendre leur destin en main. En fin de compte, les Européens ont bien plus à craindre de leurs élites irresponsables que d’un éventuel gouvernement Trump-Vance à la Maison-Blanche.

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Thomas Fazi is an UnHerd columnist and translator. His latest book is The Covid Consensus, co-authored with Toby Green.

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