La nouvelle selon laquelle Jacob Rees-Mogg et sa famille vont apparaître dans une série de télé-réalité façon documentaire ne peut qu’entraîner des soupirs pesants. C’est le genre d’idée d’exécutif de télévision que l’on entend dans un bar populaire et qu’on aimerait ne jamais avoir entendue. Mais bon, après tout, il faut bien de la pacotille bon marché pour remplir des heures interminables de programmation.
Dans le Spectator cette semaine, le politicien conservateur a affirmé que le programme avait été ‘évoqué mais pas approuvé’ avant la convocation des élections générales — et avant qu’il ne perde son siège. Maintenant, on imagine qu’il aura encore plus de temps à accorder au tournage.
L’annonce du Moggathon est un réquisitoire à la fois contre les politiciens et la télévision, cette dernière étant déjà prise dans un tourbillon de misère culturelle. Les programmes qui sont désespérément nécessaires — les succès populaires, sitcoms et drames au grand cœur — sont des programmes que personne dans le milieu de la télévision de plus en plus imbu de lui-même ne veut produire.
Ce que la télévision devrait faire, c’est mobiliser ses ressources uniques — des valeurs de production et d’artisanat supérieures, sa capacité en tant que média de masse à cultiver un large attrait — pour produire des programmes de haute qualité. Au lieu de cela, ils ne produisent que quelques émissions ‘haut de gamme’, pour la plupart peu regardées, ainsi qu’une multitude de contenus que l’on pourrait voir sur YouTube ou TikTok — mais en pire.
Les cadres ont mis du temps à réaliser que la politique et la télé-réalité ne font pas toujours bon ménage. La popularité récente de Nigel Farage auprès des jeunes est parfois attribuée à son passage dans I’m A Celebrity. C’est une supposition étrange, car c’est une émission dépassée qui est diffusée sur ITV et ne cible pas du tout les jeunes. Il est plus probable que c’est la maîtrise de Farage des réseaux sociaux pendant la campagne électorale qui lui a valu son public jeune. Dans un registre similaire, Matt Hancock a légèrement gagné en estime publique pendant son séjour dans la jungle, mais a ensuite chuté dans Celebrity SAS: Who Dares Wins.
Lorsqu’un politicien s’inscrit à une émission de télé-réalité, il parie sur un résultat qui ne peut aller que dans deux directions possibles : se ridiculiser (Ann Widdecombe, Nadine Dorries), ou se ridiculiser tout en se réinventant comme une personne ridicule mais attachante (Ed Balls, Michael Portillo, les Hamilton).
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