En observant les résultats des élections européennes, il est clair que la droite populiste a réalisé des avancées significatives — et nulle part plus qu’en France. Le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen a écrasé les alliés d’Emmanuel Macron, remportant près d’un tiers des voix.
En réponse, le président français a pris la mesure extraordinaire de dissoudre l’Assemblée Nationale — seulement deux ans après les dernières élections législatives de 2022 et trois ans avant les prochaines élections.
À première vue, il est difficile de voir ce que Macron puisse gagner avec cela. Le résultat de 2022 était suffisamment mauvais ; ses partisans centristes ont perdu leur majorité et le RN a remporté 89 sièges. Avec les populistes de plus en plus forts, Macron semble risquer un triomphe encore plus grand de Le Pen, dans l’intention de paniquer les électeurs français pour soutenir ce qui reste de sa présidence.
Les systèmes de vote pour le Parlement européen et l’Assemblée Nationale sont différents — le premier utilise la représentation proportionnelle, le second le système français du vote à deux tours. Si les électeurs de gauche et du centre s’unissent contre la droite populiste, alors Le Pen pourrait voir la plupart de ses candidats perdre au second tour. Au fil des décennies, c’est un phénomène qui l’a frustrée — ainsi que son père, Jean-Marie Le Pen — lors de nombreuses élections législatives et présidentielles.
Cependant, ces dernières années, le pouvoir de ce ‘cordon sanitaire’ s’est affaibli ; c’est pourquoi le RN a percé en 2022. Cette fois-ci, beaucoup dépendra de qui les électeurs de gauche décideront de détester le plus : le néolibéral Macron ou la fille de Jean-Marie.
Macron pourrait également espérer exploiter les divisions à gauche. En 2022, quatre partis — La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, les socialistes, les écologistes et les communistes — ont mis de côté leurs différences pour former un front commun appelé NUPES. En ce moment, les socialistes, qui ont obtenu une solide troisième place aux élections européennes, sont en position de force et pourraient estimer qu’ils ne dépendent plus autant de leurs alliés qu’auparavant.
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