Le régime iranien est sous une pression intense. L’effondrement de son réseau de proxies en Syrie, l’éviscération du Hezbollah et du Hamas par Israël, et la campagne de pression maximale du président américain Donald Trump ont tous considérablement affaibli la matrice de dissuasion étendue de l’Iran. À cela s’ajoute le bombardement aérien en cours des Houthis au Yémen.
Alors que les Houthis sont sous le feu, un rapport récent dans le Telegraph, citant un « haut responsable iranien » non nommé, a affirmé que la République islamique retirait ses forces de la péninsule arabique. Les responsables iraniens ont de bonnes raisons de signaler un abandon de leur proxy yéménite, mais de telles affirmations sont peu susceptibles de refléter la pensée stratégique réelle du régime. Au contraire, loin d’abandonner les Houthis, l’Iran est susceptible de devenir plus dépendant d’eux à l’avenir.
Depuis son intervention dans le conflit de Gaza en octobre 2023, les Houthis se sont révélés être le proxy le plus efficace de l’Iran. Employant audacieusement des armes avancées fournies par l’Iran, ils ont lancé une campagne contre le transport maritime civil dans la mer Rouge, et ont régulièrement ciblé à la fois les navires israéliens et américains avec des attaques de missiles et de drones. Non seulement les Houthis ont réussi à restreindre sévèrement le transport maritime mondial à travers le canal de Suez, mais ils ont également imposé des coûts élevés aux forces américaines et israéliennes, qui ont dû contrer les armes relativement peu coûteuses des islamistes avec des munitions et des plateformes beaucoup plus chères. Contrairement aux proxies de l’Iran en Irak, qui ont eu peu de capacité à perturber sérieusement les opérations américaines ou des partenaires dans la région, les Houthis posent un problème inextricable sans solution facile.
La valeur de la milice chiite pour l’Iran dépasse de loin les millions que l’ayatollah Khamenei dépense pour armer le groupe. Et avec l’effondrement du réseau de proxies levantins de l’Iran, les Houthis ne sont pas simplement le partenaire le plus capable de l’Iran : ils sont également la seule milice proxy restante qui contrôle une partie stratégiquement importante du monde. Pour que l’Iran persiste en tant que puissance régionale et continue de défier Israël et la puissance américaine, il doit garder un pied au Yémen.
Cependant, même si les Houthis restent vitaux pour les ambitions stratégiques de l’Iran, leur association a mis le régime en danger. Le président Trump a déjà menacé que Téhéran serait tenu responsable de l’agression des Houthis, et que les États-Unis pourraient frapper l’Iran si le régime n’acceptait pas un accord qui mettrait fin à son programme nucléaire.
Cette pression a déjà contraint l’Iran à chercher des moyens d’apaiser Washington. Bien que le leader suprême ait maintenu une opposition ferme aux pourparlers directs dans le climat actuel, il a donné son feu vert à des négociations indirectes. Le retrait signalé des conseillers militaires iraniens du Yémen doit être considéré comme une autre étape vers l’apaisement. En réduisant son soutien à ses proxies islamistes, l’Iran retire également des opérateurs des Gardiens de la Révolution de la ligne de mire, réduisant ainsi la probabilité d’une escalade involontaire.
La politique iranienne envers les Houthis doit être vue comme une action pragmatique d’un régime sous une pression sévère, et non comme un retrait significatif. C’est une indication de la manière dont Téhéran prend au sérieux l’administration Trump. Avec Israël cherchant à porter un coup à l’Iran, le régime doit s’assurer que les États-Unis ne s’impliquent pas. Ce faisant, tout en ne renonçant pas aux activités et programmes qui ont alimenté l’essor de l’Iran en tant que puissance régionale, sera difficile et nécessitera un certain compromis extérieur.
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