De nos jours, le logement est sans doute devenu le principal moteur des divisions de classe dans le monde occidental. Pendant des décennies, les classes ouvrières ainsi que les classes moyennes pouvaient raisonnablement rêver d’acheter une maison, offrant ainsi une sécurité à leur famille et un capital financier pour eux-mêmes, mais ce rêve est maintenant en train de mourir lentement. Jusqu’aux années 90, les prix des logements augmentaient normalement au même rythme que les revenus, et accéder à la propriété se généralisait, avec le multiple médian [NDT indice du prix des logements rapporté au revenu par ménage] s’élevant dans la plupart des régions à environ trois. Mais depuis lors, les prix « ont augmenté trois fois plus vite que le revenu médian des ménages au cours des deux dernières décennies », selon l’OCDE.
Cela a été confirmé par une nouvelle étude internationale sur l’accessibilité du logement de Demographia International Housing Affordability qui a constaté que, malgré les affirmations selon lesquelles ils réduisent les prix, des densités de population urbaine plus élevées sont associées à une moins bonne accessibilité au logement aux États-Unis, en Australie et en Grande-Bretagne. Beaucoup de ces changements sont dus à des stratégies de confinement urbain ou de ville compacte qui cherchent à limiter le développement dans les zones déjà urbanisées et à promouvoir la densité urbaine — une approche largement populaire auprès des militants progressistes.
Malheureusement, bon nombre des moteurs de ces tendances sont politiques : l’adoption de politiques encourageant la densité de population est monnaie courante aussi bien dans les administrations de Barack Obama et Joe Biden que dans des bastions progressistes comme la Californie. En effet, il y a même des tentatives de la part de Biden de transférer les populations des centres-villes vers les banlieues, qui pourraient ne pas être les bienvenues une fois sur place. Ajoutez à cela le problème des taux d’intérêt élevés, résultat de l’extrême prodigalité de Washington, et encore plus de personnes sont exclues du marché.
Les plus touchés par ces évolutions sont les nouveaux arrivants sur les marché de la propriété, tels que les minorités — qui représentent désormais pratiquement toute la croissance dans les zones suburbaines — et les millenniaux. Selon les données du Bureau du Recensement des États-Unis, le taux de propriété chez les jeunes adultes âgés de 25 à 34 ans était de 45,4 % pour la génération X, mais il est tombé à 37 % pour les millenniaux — même si près de trois sur cinq considèrent la propriété comme une partie essentielle du rêve américain. Il n’est donc pas surprenant que la baisse du soutien à Biden parmi les jeunes réside largement dans la perspective réduite de mobilité ascendante et de propriété immobilière.
Mais il ne s’agit pas seulement d’un phénomène américain. Au Royaume-Uni, le taux de propriété a chuté en dessous de celui de 1985. Et en Australie, le taux de propriété en 2021 parmi les Australiens âgés de 25 à 35 ans sera inférieur à celui du recensement de 1947.
Autrefois, le Parti démocrate avait adopté l’idée d’élargir la propriété immobilière. Après tout, c’est Franklin Roosevelt qui a suggéré qu’ « une nation de propriétaires, de personnes possédant une part réelle de leur terre, est invincible. »
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