La performance moyenne de Keir Starmer lors du débat d’hier soir contre Rishi Sunak n’a guère suffi à calmer les discussions sur l’arrivée imminente d’une ‘supermajorité’ travailliste. Selon certaines prévisions, le Parti travailliste parlementaire (PLP) aura tellement de sièges qu’il va déborder des bancs du gouvernement.
Peu importe comment ils choisissent de s’organiser, l’agencement semblera étrange et contre nature. Le palais de Westminster lui-même semblera se révolter contre cela. Pour certains, cela sera approprié. Comme on nous le dit souvent, le Royaume-Uni est un pays d’évolution, pas de révolution, et possède une culture politique profondément adversaire. Les majorités parlementaires de cette taille sont donc aberrantes, non britanniques et — selon le dernier manifeste de campagne des conservateurs — constitutionnellement suspectes.
Assurément, l’équilibre naturel finira par se rétablir. Une majorité écrasante sera difficile à contrôler pour Starmer. Sans la discipline qu’instaure une opposition, l’ennui et la folie s’installeront, les haines factionnelles réapparaîtront, et nous reviendrons bientôt à l’ancien jeu politique de bascule. N’est-ce pas ?
N’en soyez pas si sûrs. Avec une telle prépondérance de Starmer à la Chambre des communes, il pourra probablement défier, sinon la gravité politique, du moins la gravité parlementaire.
Tout d’abord, le processus de sélection des candidats a produit une série de vrais Starmerites. La tendance vers le héros local au Parlement prendra brusquement fin : le nouveau membre typique du PLP sera jeune, ambitieux, un ancien des clubs travaillistes de l’université d’Oxford ou de Cambridge. Avec de fortes majorités locales et leur carrière devant eux, peu auront des raisons de faire des histoires.
C’est vraiment sans précédent. Même la cohorte de 1997 de supposés hommes de paille comprenait John McDonnell aux côtés de Gisela Stuart, la future présidente de Vote Leave. Cette classe de 2024 sera suffisamment nombreuse pour submerger ce qu’il reste de la gauche corbyniste, ainsi que la gauche molle du parti. En conséquence, le premier grand test — Gaza — ne sera pas du tout un test, et la direction sera libre de prendre la position qu’elle souhaite.
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