Les agriculteurs britanniques n’ont pas grand-chose à remercier Rachel Reeves, mais au moins elle ne les a pas collectivisés. Les fonds de pension britanniques, en revanche, pourraient ne pas bénéficier de la même clémence. Dans son discours de Mansion House hier soir, la Chancelière a dévoilé son plan visant à regrouper 86 régimes de pension des collectivités locales en huit « mégafonds ».
L’objectif ? Créer des institutions financières suffisamment puissantes pour réaliser des investissements stratégiques dans l’économie britannique. Plutôt que de se contenter d’une simple gestion des actifs, l’espoir est que ces mégafonds puissent financer des start-ups prometteuses et soutenir des projets d’infrastructure ambitieux.
Ce modèle de mégafonds existe déjà au Canada et en Australie, et le prédécesseur conservateur de Reeves, Jeremy Hunt, poursuivait un objectif similaire pour le Royaume-Uni. Hier, Hunt a non seulement salué le plan de Reeves, mais a aussi tenté d’en revendiquer le crédit. Cependant, une différence majeure sépare leurs approches : le projet de Hunt était basé sur le volontariat, tandis que celui de Reeves ne laisse pas le choix. Avec les pensions de 6,5 millions de personnes en jeu, faut-il s’inquiéter ?
En un mot : oui. Reeves affirme affirme que ses réformes pourraient libérer 80 milliards de livres pour l’économie britannique. Mais pour que ce chiffre se concrétise, il faudrait qu’autant de projets d’investissement viables attendent de voir le jour. Or, avec la City de Londres, le Royaume-Uni est déjà largement ouvert aux investissements. Qu’est-ce qui empêche alors les marchés financiers mondiaux de financer tous les projets d’infrastructure viables que le pays peut offrir ?
Rien — à part des impôts élevés, un régime de planification dysfonctionnel et de terribles réseaux de transport. Tout cela et bien plus encore a écrasé l’entreprise britannique, ce qui explique pourquoi la croissance et la productivité du Royaume-Uni sont en baisse chutes par rapport à l’Europe continentale, et non en plein essor vers des sommets américains.
Alors, comment Reeves compte-t-elle réparer un modèle économique en panne depuis la crise financière mondiale ? Elle affirme que « la réforme de l’offre est une partie centrale de notre travail » — mais, dans le détail, le programme reste peu convaincant. Des promesses comme « fournir un cadre de finance durable de classe mondiale » ou « autonomiser les femmes entrepreneures » sonnent bien, mais elles ne suffiront pas à propulser le dynamisme britannique des standards européens à ceux des États-Unis.
Participez à la discussion
Rejoignez des lecteurs partageant les mêmes idées qui soutiennent notre journalisme en devenant un abonné payant
To join the discussion in the comments, become a paid subscriber.
Join like minded readers that support our journalism, read unlimited articles and enjoy other subscriber-only benefits.
Subscribe