Les Canadiens pensent que Justin Trudeau est le pire premier ministre depuis 1968. Cela peut sembler exagéré, mais un récent sondage a révélé que 38 % des répondants canadiens estiment que Trudeau est le pire dirigeant que le pays ait connu depuis plus d’un demi-siècle. Il n’est donc pas surprenant de voir le Parti libéral du Premier ministre se battre bec et ongles pour la deuxième place avec le NPD de gauche de Jagmeet Singh, les deux partis étant à 20 points derrière les conservateurs de Pierre Poilievre.
Mais pourquoi les conservateurs ont-ils connu une telle montée en soutien, en particulier parmi les électeurs de la tranche d’âge 18-35 ans ? Un étonnant 47 % des Millennials canadiens voteraient pour Poilievre si une élection avait lieu aujourd’hui, et près de la moitié de tous les Canadiens souhaitent qu’une élection soit convoquée cette année. Les raisons pour lesquelles le leader du Parti conservateur réussit si bien auprès des jeunes électeurs sont largement économiques : une forte inflation, une crise du coût de la vie et l’inaccessibilité au logement éloignent les gens des libéraux, qui sont au pouvoir depuis presque 10 ans.
Mais il y a aussi d’autres raisons pour lesquelles les Millennials se détournent de Trudeau. Par exemple, ses tentatives maladroites de réguler Internet dans le but de lutter contre la ‘désinformation’ et son soutien aux politiques de changement climatique — en particulier la taxe carbone instaurée par les libéraux — ont perdu du soutien public ces derniers mois. Ce dernier sujet a été particulièrement exploité par Poilievre, dont la promesse de ‘Supprimer la taxe‘ a fortement résonné avec les Millennials sur les réseaux sociaux.
Cette semaine, le leader conservateur a diffusé une publicité de campagne qui est devenue virale en ligne. Le clip d’une minute met en avant les débuts modestes de Poilievre en tant qu’orphelin adopté par deux enseignants en Alberta, grandissant en jouant au hockey sur glace et apprenant que le Canada était une terre d’opportunités pour quiconque travaillait dur — mais ce n’est plus le cas. Ses affirmations selon lesquelles ‘la dette, les impôts et la criminalité augmentent, les emplois diminuent, l’immigration est brisée […] les obsessions woke déshonorent notre histoire, détruisent notre éducation, dégradent notre armée et divisent notre peuple’ ne reculent pas devant ce que beaucoup de Canadiens pensent.
Depuis qu’il a remporté la course à la direction du Parti conservateur en 2022, Poilievre a martelé ces messages, avec lesquels de plus en plus de Canadiens commencent à être d’accord. Cet été, les parents d’adolescents et de jeunes adultes étaient outrés de voir leurs enfants rester chez eux sans emploi, car la plupart des emplois peu qualifiés et d’entrée de gamme allaient à des travailleurs étrangers temporaires non qualifiés, presque entièrement originaires d’Inde. L’augmentation marquée de la criminalité commise par des étudiants internationaux et des résidents temporaires non vérifiés qui rejoignent des gangs punjabi au Canada et qui ont été à l’origine d’une série de vols de voitures à travers le pays a encore plus désillusionné les électeurs face aux politiques d’immigration incontrôlées que les libéraux ont mises en place au cours de la dernière décennie.
Poilievre fait campagne pour inverser la tendance en matière d’immigration et construire davantage de maisons s’il est élu premier ministre. Il est important de noter qu’il est perçu comme plus digne de confiance que Trudeau, plus de la moitié des Canadiens le décrivant comme ‘ouvert et honnête sur ses actions, décisions et intentions’, tandis que seulement 39 % ressentent la même chose à propos de Trudeau. Ces traits pourraient également expliquer pourquoi Poilievre obtient de bons résultats dans les sondages, non seulement auprès des jeunes électeurs, mais aussi auprès des femmes qui ont traditionnellement favorisé soit les Libéraux, soit le NPD plutôt que les Conservateurs.
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