La police de la région de la Ruhr en Allemagne aura fort à faire ce week-end. Alors que l’Allemagne et l’Angleterre joueront leurs prochains matchs de l’Euro 2024 à Dortmund et Gelsenkirchen respectivement, Essen, à proximité, accueillera l’un des événements politiques les plus contestés de l’année.
La conférence du parti de droite Alternative für Deutschland (AfD) ce week-end devrait attirer jusqu’à 80 000 manifestants, nécessitant la présence de 4 000 policiers. Les débats à l’intérieur de la conférence pourraient être tout aussi féroces que dans les rues.
Il n’est pas surprenant qu’il y ait de l’hostilité en Allemagne contre l’idée d’une force politique à droite des conservateurs chrétiens. Compte tenu du passé nazi du pays, les sentiments d’extrême droite sont depuis longtemps considérés comme tabous. En conséquence, certains considèrent la perturbation de la conférence de l’AfD comme leur devoir civique.
Le ministre de l’Intérieur de l’État de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a mis en garde contre des centaines de ‘perturbateurs violents d’extrême gauche’ susceptibles de se rendre à Essen. Mais ce ne sont pas seulement les extrémistes qui estiment que l’existence même de l’AfD est une atteinte à la démocratie. La ville d’Essen avait tenté d’empêcher la conférence mais les tribunaux lui ont dit que l’AfD devait être traitée comme tout autre parti politique. Le géant de l’énergie E.on a déclaré que son siège à Essen affichera des projections et des drapeaux arc-en-ciel ce week-end.
Aussi importante soit-elle, la manifestation publique ne devrait pas troubler l’AfD. Le chef de la police d’Essen a annoncé que ses forces ‘protégeront toute réunion, que nous apprécions leur opinion ou non’. Jusqu’à présent, les manifestations n’ont pas non plus entamé la popularité du parti. Dans un sondage cette semaine, l’AfD a gagné un point, atteignant 17 %.
Une plus grande préoccupation pour la direction sera les luttes internes. Lors des élections européennes plus tôt ce mois-ci, le soutien est monté à un niveau historique de 16 %, plaçant le parti en deuxième position. En apparence, l’AfD était en liesse. En coulisses, de nombreux membres étaient déçus, considérant le résultat comme en deçà de leur potentiel. Un haut responsable du parti a déclaré au journal Die Welt : ‘Le résultat fait mal. Nous avons perdu beaucoup de points de pourcentage… Les questions de personnel ont entaché notre campagne électorale.’
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