Les mauvais conseils sont partout. Les opposants au jugement de la Cour suprême de la semaine dernière — qui a jugé que « sexe » dans la loi sur l’égalité de 2010 fait référence au sexe biologique — sont outrés et font de leur mieux pour le saper. Les réponses vont de l’absurde, comme une « lettre ouverte » adressée aux députés par un groupe de personnes se faisant appeler « Les Aggrieved », à des interprétations erronées de la loi.
Parmi ces dernières, on trouve un article de blog de Dr Helen Webberley, fondatrice de GenderGP, une clinique en ligne basée à Singapour qui propose « des médicaments personnalisés et affirmant le genre en seulement 2-3 semaines ». Dans un briefing sur le site de GenderGP, Webberley affirme que peu de choses ont changé suite à la décision de la cour. Elle soutient que cela ne contredit pas la loi sur la reconnaissance de genre de 2004 (GRA), qui « permet aux personnes trans de changer légalement leur sexe sur leur certificat de naissance et d’être légalement reconnues dans ce genre à toutes fins légales ».
Le jugement dit précisément le contraire, confirmant que « sexe » dans la loi sur l’égalité signifie sexe biologique. En effet, la décision a rendu un certificat de reconnaissance de genre (GRC) presque inutile, remettant en question l’objectif d’un document qui ne change pas — et n’a jamais changé — le sexe de quelqu’un. Pourtant, c’était la revendication faite par les activistes trans, qui ont menacé d’actions en justice les organisations qui refusaient de traiter les « femmes trans » avec un GRC comme si elles étaient des femmes biologiques. Environ 8 464 certificats ont été délivrés, mais il n’est plus clair quelle différence ils font pour les individus qui les détiennent.
L’effet d’entraînement de la GRA a néanmoins été désastreux. Elle a créé une atmosphère de de facto auto-identification, où certaines femmes trans qui n’avaient pas de GRC se comportaient comme si elles en avaient une. Elles étaient même autorisées — et le sont toujours, selon un site gouvernemental — à « mettre à jour » leurs passeports et permis de conduire avec un nouveau nom et un « genre » sans avoir à se donner la peine d’obtenir un GRC.
L’aspect le plus scandaleux de la GRA, cependant, est le fait qu’elle permet au titulaire de demander un nouveau certificat de naissance indiquant un sexe différent de celui dans lequel il est né. Un homme de 40 ans peut ainsi produire un document légal affirmant qu’il est né et a grandi en tant que fille, tout en conservant des organes génitaux masculins pleinement fonctionnels. Ce type de falsification du sexe est profondément offensant pour de nombreuses personnes, sapant la confiance dans les documents officiels, et c’est un argument puissant en faveur de l’abrogation de la législation.
La question divise les féministes et irrite les avocats, qui soulignent que la GRA a été adoptée en réponse à une décision de 2002 de la Cour européenne des droits de l’homme, qui a statué que l’absence de législation nationale reconnaissant le genre acquis des « transsexuels » violait leurs droits. À l’époque, on supposait que la nouvelle loi s’appliquerait à une toute petite minorité de personnes au Royaume-Uni qui souhaitaient prendre des hormones de sexe croisé et subir une chirurgie. Mais il est depuis devenu clair que la plupart des « femmes trans » ne modifient pas leur corps, s’appuyant plutôt sur des revendications non prouvables concernant « l’identité de genre ».
La législation s’est transformée en une menace pour les droits des femmes, utilisée par des activistes pour justifier une invasion des espaces réservés aux sexes. La Cour suprême a mis un terme à cela, en supposant que les directives devant être publiées par la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme cet été respectent étroitement le jugement.
Les activistes trans ont, entre-temps, repris leur ancienne tactique de présenter la loi comme ils aimeraient qu’elle soit, plutôt que comme elle est. Cette semaine, la députée travailliste Dawn Butler a insisté sur le fait que « les femmes trans devraient bien sûr continuer à utiliser les toilettes des femmes […] ». Ce n’est plus ce que la loi permet. Le lobby trans défend désormais un morceau de papier qui accorde des droits légaux si spécieux qu’il pourrait tout aussi bien être encadré et accroché dans les toilettes neutres en termes de genre.
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