Cette semaine, les statistiques de prévention récemment publiées ont montré qu’un nombre record de 44 % des personnes recommandées au programme anti-radicalisation au cours de l’année dernière avaient moins de 15 ans. Dans le même temps, la police antiterroriste a publié un document conjoint entre l’Alliance des Cinq Yeux du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada, d’Australie et de Nouvelle-Zélande, avertissant de la « menace imminente pour la sécurité nationale » posée par les mineurs terroristes.
Dans des rapports ultérieurs, les deux développements ont été étroitement liés — et sans aucun doute, la publication des deux le même jour était intentionnelle — mais les statistiques de référence de prévention ne soutiennent pas l’argument d’une menace terroriste adolescente.
En réalité, les statistiques de prévention nous en disent plus sur ceux qui font les références que sur la nature de la menace terroriste pour la Grande-Bretagne. La prévention utilise le secteur public — en particulier l’éducation — comme principal vecteur de livraison, ce qui fausse toujours les références vers les types de personnes avec lesquelles ces institutions et services interagissent. Cela a conduit à de la confusion et à une dérive de mission même parmi les praticiens de la prévention qui, comme l’a averti William Shawcross dans sa revue de 2023 de la prévention, ont vu la radicalisation terroriste principalement à travers le prisme de la vulnérabilité.
Après tout, considérons qui est plus susceptible d’être sur le radar de ceux qui font des références à la prévention : un adulte autonome impliqué dans l’activisme salafiste-jihadiste — une idéologie qui exige qu’il se coupe de la société au sens large — ou un individu exposé à des sources d’instabilité telles que la drogue et les problèmes de santé mentale, qui le mettent en contact avec divers services des autorités locales ?
Il ne faut pas oublier les moins de 18 ans, qui sont en contact tout au long de la semaine avec des professionnels chargés de signaler les risques de radicalisation et qui reçoivent une formation régulière sur la prévention. Le problème survient lorsque les professionnels de la prévention au sein du gouvernement ou de la police, ou l’écosystème des think tanks et des ONG qui entoure le programme, utilisent ces derniers cas pour extrapoler de grandes conclusions sur la nature du terrorisme en Grande-Bretagne.
Le décalage apparent entre la base idéologique des références à la prévention et la charge de travail du MI5 a été le sujet de nombreuses controverses. Pendant plusieurs années, les références pour des croyances d’extrême droite ont dépassé les références islamistes, malgré le fait que ces dernières représentent environ trois quarts des enquêtes terroristes en cours. Encore une fois, cela en dit sans doute plus sur les référents que sur les référés.
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