Il y a clairement des questions sans réponse concernant le ciblage des adolescentes par des bandes d’hommes prédateurs dans les villes et villages britanniques. L’une des questions les plus pressantes concerne l’échec institutionnel : le fait que tant de personnes — travailleurs sociaux, policiers et conseillers — n’ont pas agi après les plaintes des enfants et de leurs familles. Pourquoi ne sont-ils pas intervenu, et s’ils sont toujours responsables de la sécurité de jeunes vulnérables, sont des questions qui doivent être examinées de toute urgence.

Est-ce que l’annonce d’hier par le gouvernement concernant un financement national pour cinq enquêtes locales sera suffisant ? Comme beaucoup d’initiatives des ministres travaillistes, cela ressemble à une tentative désespérée de sortir d’une impasse, ne satisfaisant personne. Ils laissent aux autorités locales individuelles le soin de mettre en place des enquêtes, ce qui signifie que les conseillers doivent effectivement commander des enquêtes sur leurs employés actuels ou anciens — et même sur leurs propres collègues.

Il peut y avoir des endroits où les politiciens locaux préféreraient ne pas avoir d’enquête, de peur de ce qu’elle pourrait révéler ou parce qu’ils souhaitent éviter d’entacher davantage leur réputation. Il existe toute une série de villes — y compris Rotherham, Oldham et Rochdale — dont les noms sont devenus synonymes de « grooming » et d’exploitation sexuelle des enfants. Il y a un risque que des filles qui ont été violées à plusieurs reprises ailleurs, qui souhaitent une enquête sur qui savait quoi et n’a pas agi, se voient refuser l’accès à la justice parce que le gouvernement laisse la décision aux mairies.

La ministre de l’Intérieur Yvette Cooper a également annoncé un « audit national » séparé pour établir l’ampleur actuelle du « grooming », en se concentrant sur les « moteurs culturels » et l’ethnicité des gangs. Cela semble prometteur, mais combien de travail peut-il faire s’il doit être terminé en trois mois ? L’audit sera dirigé par la baronne Casey, qui a déjà un agenda assez plein après avoir été chargée de diriger une commission séparée sur les soins sociaux pour les adultes.

Il semble indéniable que certaines villes ont un problème d’exploitation sexuelle des enfants qui n’a pas encore été mis au grand jour. Londres est l’omission la plus déroutante, étant donné l’existence précisément du type d’économie nocturne — fast-food et compagnies de taxi — qui fournissait une base pour les hommes prédateurs dans des endroits comme Rotherham. Mais la capitale a une force de police qui est enlisée dans le scandale et traitée avec mépris par le public après que certains de ses propres agents ont été condamnés pour des crimes sexuels parmi les plus graves.

Les ministres du gouvernement donnent l’impression qu’ils se tortillent, résistant obstinément à la mise en place d’une enquête complète parce qu’ils n’aiment pas les personnes qui l’appellent. Il semble également qu’ils soient nerveux à propos de ce que cela pourrait révéler, étant donné que tant de scandales de « grooming » se sont produits dans des zones avec des conseils travaillistes. Cela peut être injuste, mais il n’est pas nécessaire d’être un fan d’Elon Musk ou de Reform UK pour croire qu’une culture d’impunité existait — et peut encore exister dans certaines villes.

Après seulement six mois au pouvoir, le Parti travailliste semble obstiné, défensif et tourné vers l’intérieur. Les ministres ne cachent pas leur impatience face aux défis, mais lorsque des milliers d’enfants ont été si gravement abusés, les sentiments des politiciens n’ont pas d’importance. Comment diable tant d’hommes ont-ils pu s’en tirer si longtemps avec le viol et la torture ? Cela fait honte à notre pays, et le minimum que nous devons aux filles qui ont été abandonnées est une enquête nationale.

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Joan Smith is a novelist and columnist. She was previously Chair of the Mayor of London’s Violence Against Women and Girls Board, and is on the advisory group for Sex Matters. Her book Unfortunately, She Was A Nymphomaniac: A New History of Rome’s Imperial Women was published in November 2024.

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